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L’association Droit de rester préoccupée au sujet Centre fédéral d’asile de Perreux

L’association a envoyé ce vendredi une lettre ouverte au Secrétariat d’Etat aux migrations et au Conseil d’Etat neuchâtelois au sujet de mauvais traitements envers les résidants du Centre fédéral d’asile de Boudry.

12 mars 2021, 11:12
Pour Droit de rester, la gestion du Centre fédéral d'asile de Perreux est problématique à plusieurs égards.

Droit de rester Neuchâtel dénonce un accroissement «préoccupant», depuis plusieurs mois, de mauvais traitements envers les réfugiés du Centre fédéral d’asile (CFA) de Perreux, à Boudry. L’association a envoyé une lettre ouverte au Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) et à Jean-Nathanaël Karakash, conseiller d’Etat neuchâtelois chargé du Département de l’économie et de l’action sociale.

«Un véritable système punitif» a été mis en place, au-delà de tout ce qu’on peut imaginer, indique Droit de rester dans une lettre publiée vendredi. L’association dénonce «des abus de pouvoir» de certains agents de sécurité de l’entreprise Protectas, qui auraient fait preuve de «mépris et de comportements racistes» et auraient créé un climat de peur.

«Gestion catastrophique»

Les agents auraient effectué «des visites impromptues dans les chambres, sans frapper ni dire bonjour», auraient «une gestion catastrophique des conflits, sans souci de calmer le jeu, ni d’écouter». Ils auraient utilisé abusivement du spray au poivre, des plaquages au sol et prononcé des insultes homophobes.

L’association a ajouté «que des requérants jugés arbitrairement et hâtivement comme récalcitrants sont enfermés pendant des heures dans des conteneurs insalubres et sous-chauffés. Plusieurs témoignages attestent d’une salle sans aucun mobilier, avec des taches de sang et des odeurs de vomi et d’urine. Beaucoup en ressortent traumatisés.» Une personne s’est récemment retrouvée en état d’hypothermie et a dû être hospitalisée.

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Plusieurs tentatives de suicide

Selon Droit de rester, les réfugiés ont peur de porter plainte par crainte des conséquences pour leur procédure d’asile ou par crainte de recroiser les mêmes agents de sécurité. Pour échapper à ces mauvais traitements, beaucoup quitteraient la procédure d’asile en cours de route.

L’association parle de plusieurs tentatives de suicide et d’une personne qui est finalement décédée. «Alors que cette dernière avait besoin d’aide, à plusieurs reprises, le personnel de sécurité de Protectas lui a refusé l’accès au Centre, du fait de son état d’ivresse», a expliqué l’association.

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Droit de rester demande «que des mesures concrètes soient prises pour mettre fin à ce système défaillant, qui transforme les CFA en prisons. Il n’est pas normal que le budget alloué à l’encadrement sécuritaire par le SEM soit plus important que celui consacré à l’encadrement social et sanitaire dans les CFA».

Davantage de moyens demandés

Selon l’association, il est nécessaire «de renverser la vapeur» en engageant des professionnels du travail social et de la santé en nombre suffisant. Actuellement, les agents de sécurité «ont des prérogatives immenses qui ne devraient absolument pas leur être confiées en raison d’un manque de formation flagrant».

L’association demande aussi l’introduction d’un organe de médiation indépendant de gestion des plaintes vers qui les requérants lésés pourraient se tourner. Elle exige également la fermeture du Centre spécifique des Verrières, restreignant la liberté de mouvement de ses occupants de par son emplacement même et conçu comme un centre punitif.

«C’est de soutien psychologique et de soins dont les requérants d’asile, y compris ceux qui sont jugés récalcitrants, ont besoin à leur arrivée», conclut Droit de rester.

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