Votre publicité ici avec IMPACT_medias

L'ancien pénitencier cerné de dalles malades

Bombage, fissures et cassures caractérisent les plaques de marbre habillant la faculté des sciences de l'Université de Neuchâtel. Apparemment inadapté à la météorologie de la colline du Mail, le matériau choisi vieillit trop vite, se désagrège. L'Etat veut parer au plus pressé... et faire supporter le risque de chutes de pierre aux architectes et entrepreneurs responsables. Procès à deux millions de francs en perspective! L'Uni du Mail, à Neuchâtel, n'est plus une prison. Jamais pourtant au siège de la faculté des sciences on aura autant parlé de justice et de tribunaux. Et pour cause: une bagarre judiciaire met aux prises l'Etat de Neuchâtel et les responsables de l'ouvrage. Au centre des préoccupations: les plaques de marbre blanc bleuté de Savoie cassantes qui menacent d'assommer les utilisateurs de la fac'.

23 mars 2007, 12:00

Le canton a lancé une procédure auprès du Tribunal cantonal, en avril 2005 déjà. Il allègue que «les architectes ont manqué à leur devoir de diligence les conduisant à une exécution fautive de leur mandat, déjà dans la phase d'analyse des matériaux». La plainte précise encore que les architectes n'ont pas tenu compte des contraintes thermiques (soleil, pluie, humidité, variations brutales des températures) de la colline du Mail. Et de conclure au versement par les architectes et entrepreneurs d'un montant de deux millions de francs pour le remplacement (par du granit tessinois) des revêtements pierreux défectueux. Pour étayer ses arguments, le Conseil d'Etat assure que le phénomène de «décohésion granulaire» était connu bien avant la construction. Et de citer une publication de l'EPFZ de... 1967 relevant de tels défauts sur la tour Amoco, aux Etats-Unis, le Finlandia Haus, en Finlande, et la Grande Arche de la Défense, à Paris.

De leur côté, architectes et entrepreneurs n'ont nulle envie d'endosser une quelconque responsabilité. Selon le rapport que le Conseil d'Etat destine au Grand Conseil, les partenaires du maître d'ouvrage signalent qu'ils s'en sont remis au choix opéré, en 1991, par la commission de construction. Ils estiment en outre que l'action en dommages et intérêts de l'Etat de Neuchâtel est frappée de prescription.

Actuellement, la procédure est suspendue dans l'attente d'un nouveau rapport d'expertise. La dernière étude menée sur place concluait au remplacement urgent de 200 plaques de marbre blanc bleuté de Savoie. D'où la demande de crédit de 850 000 francs que traiteront les députés la semaine prochaine. /STE

Votre publicité ici avec IMPACT_medias