Le canton a lancé une procédure auprès du Tribunal cantonal, en avril 2005 déjà. Il allègue que «les architectes ont manqué à leur devoir de diligence les conduisant à une exécution fautive de leur mandat, déjà dans la phase d'analyse des matériaux». La plainte précise encore que les architectes n'ont pas tenu compte des contraintes thermiques (soleil, pluie, humidité, variations brutales des températures) de la colline du Mail. Et de conclure au versement par les architectes et entrepreneurs d'un montant de deux millions de francs pour le remplacement (par du granit tessinois) des revêtements pierreux défectueux. Pour étayer ses arguments, le Conseil d'Etat assure que le phénomène de «décohésion granulaire» était connu bien avant la construction. Et de citer une publication de l'EPFZ de... 1967 relevant de tels défauts sur la tour Amoco, aux Etats-Unis, le Finlandia Haus, en Finlande, et la Grande Arche de la Défense, à Paris.
De leur côté, architectes et entrepreneurs n'ont nulle envie d'endosser une quelconque responsabilité. Selon le rapport que le Conseil d'Etat destine au Grand Conseil, les partenaires du maître d'ouvrage signalent qu'ils s'en sont remis au choix opéré, en 1991, par la commission de construction. Ils estiment en outre que l'action en dommages et intérêts de l'Etat de Neuchâtel est frappée de prescription.
Actuellement, la procédure est suspendue dans l'attente d'un nouveau rapport d'expertise. La dernière étude menée sur place concluait au remplacement urgent de 200 plaques de marbre blanc bleuté de Savoie. D'où la demande de crédit de 850 000 francs que traiteront les députés la semaine prochaine. /STE