Incarcéré depuis plus de deux mois, un rentier neuchâtelois est impliqué dans le meurtre d'un courtier genevois, indiquait dernièrement la «Tribune de Genève». La nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre dans le milieu équestre du canton de Neuchâtel, où ce sexagénaire est connu comme le loup blanc.
En novembre 2008, le courtier genevois était retrouvé mort dans son luxueux appartement de Cointrin. Deux balles dans la tête. L'enquête policière conclut que l'épouse du courtier et sa mère ont payé 50 000 francs un tueur à gages pour se défaire de l'encombrant personnage. C'est à ce stade qu'apparaît le dresseur de chevaux neuchâtelois: c'est lui qui a soufflé le nom du sicaire aux deux dames. «Mon client reconnaît qu'il leur a présenté le présumé assassin. Mais il croyait qu'il s'agissait de flanquer une raclée au mari. De l'effrayer pour lui donner une leçon, car il semblait terroriser son épouse», explique Me Eric Beaumont, défenseur du Neuchâtelois. Pour éviter tout risque de fuite, de réitération ou de collusion, sa détention vient d'être prolongée de deux mois. «Le prétendu tueur nie être l'auteur du crime et les deux femmes tentent maintenant de noircir mon client. Et l'arme du crime n'a pas été retrouvée», poursuit l'avocat. La peine qu'encourt l'écuyer neuchâtelois dépend de son degré d'implication. «S'il a présenté le tueur présumé pour tuer le mari, il devient un maillon important. Par contre, si, comme il l'affirme, il n'était question que d'une raclée, mon client peut être considéré comme complice ou instigateur de lésions corporelles simples, voire graves», évalue le défenseur.
Dans le petit monde équestre neuchâtelois, c'est la consternation. «C'est une grande gueule qu'on ne peut que connaître. Il a travaillé avec tous les manèges et était présent à toutes les manifestations. Mais l'accusation est tellement grave que cela surprend tout le monde», note un connaisseur du milieu, cristallisant un avis largement partagé dans les écoles d'équitation de la région.