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Grands cormorans, rivaux aux yeux des pêcheurs

Dans cette série «À tire-d’aile», le Musée d’histoire naturelle de La Chaux-de-Fonds nous aide à prendre de la hauteur.

28 sept. 2018, 18:33
Le corbeau de mer est un nicheur controversé des rives du lac de Neuchâtel.

On connaissait la mauvaise réputation des corbeaux. Les cormorans, qui tirent leur nom du vieux français «corp» (corbeau) et «marenc» (de mer), y ont droit aussi, comparés à des démons à cause de leur manteau noir.

Cri du grand cormoran (vidéo)


Pas étonnant qu’on les ait du coup fortement persécutés au cours de l’histoire. Au milieu du XVIe siècle, ils n’hivernaient quasi-pas en Suisse. Et jusqu’à la fin du 19e, on en observait très rarement sur le lac de Neuchâtel. Ce n’est qu’au début du 20e que l’hivernage de quelques individus y devient régulier. Et en 2001, l’une des premières nidifications en Suisse a été constatée au Fanel.

Arrivée sur terres helvétiques entre octobre et mi-novembre

Et depuis, le nombre de nids y a augmenté jusqu’à plusieurs centaines (près de 400 en 2015).
Les grands cormorans arrivent sur terres helvétiques entre début octobre et mi-novembre et les quittent de mi-février à mi-avril.

Pendant la migration, certains ne font que survoler le réseau hydrographique suisse pour rejoindre la Méditerranée. On peut alors en contempler des dizaines voler en V ou en W au-dessus de nos lacs et de nos monts et vallées.

Boucs émissaires des pêcheurs

Les milieux de la pêche ont souvent pris ces volatiles piscivores et inféodés au milieu aquatique comme des boucs émissaires de la supposée réduction du nombre de poissons nobles de nos plans d’eau. Sans nier leurs prises localisées de salmonidés, les grands cormorans se nourrissent surtout de poissons qui n’intéressent que peu les pêcheurs.

En Chine, on exploite leurs facultés de pêche hors du commun. On les capture, on les apprivoise, puis on leur place une ligature à la base du cou qui leur laisse avaler les petits, mais pas les gros poissons. Ne reste à leur maître qu’à se servir dans le gosier de l’oiseau, une fois ce dernier revenu de la pêche. En Suisse, les grands cormorans sont chassables. Il s’en tire en moyenne 1490 par année. 

Avec la collaboration des ornithologues du Musée d’histoire naturelle de La Chaux-de-Fonds.

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