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Grande Cariçaie: Fribourg précise la procédure de démantèlement des chalets sur la rive sud

Le canton de Fribourg a mis vendredi à l’enquête publique la modification du Plan d’affectation cantonal (PAC) de la rive sud du lac de Neuchâtel, qui doit concilier nature et population. Les propriétaires ont réagi à l’annonce et déplorent cette décision.

12 juin 2020, 16:30
La modification du PAC définit les secteurs où les chalets doivent être démantelés et les principes sur la manière de procéder.

Le canton de Fribourg a mis vendredi à l’enquête publique la modification du Plan d’affectation cantonal (PAC) de la rive sud du lac de Neuchâtel, qui doit concilier nature et population. Le document donne des délais et des explications sur le démantèlement de 119 chalets construits dans les réserves naturelles.

«Nous souhaitons formaliser la décision du Conseil d’Etat de 2017 qui consiste à démanteler, respectivement à lancer concrètement la procédure de démantèlement des chalets», a expliqué lors d’une conférence de presse le conseiller d’Etat fribourgeois Jean-François Steiert. Au total, 119 chalets sont répertoriés en cinq lots.

Six mois pour déposer un permis de construire

La modification du PAC définit les secteurs où les chalets doivent être démantelés et les principes sur la manière de procéder. Une fois le PAC entré en vigueur, les propriétaires auront un délai de six mois pour déposer un dossier de permis de construire pour les… démanteler.

Si rien n’a été entrepris de la part des propriétaires 18 mois après l’entrée en vigueur, l’Etat peut alors se charger du démantèlement. «Il pourrait donc y avoir des actions collectives dans le cadre du démantèlement», a précisé Giancarla Papi, cheffe du Service des constructions et de l’aménagement.

Les propriétaires ont appris la nouvelle «avec amertume»

L’Association des riverains de la rive sud du lac de Neuchâtel et du lac de Morat (Arsud) n’a pas tardé à réagir. L’organisation représentant les propriétaires de ces chalets a pris connaissance de la décision du Gouvernement fribourgeois «avec amertume», indique-t-elle.

L’association de propriétaires regrette tout particulièrement que cette décision «motivée par des considérations écologiques dogmatiques» ne se base sur «aucun élément scientifique concret». D’après Arsud, le PAC modifié s’inscrit «en contradiction totale avec le soutien exprimé en 2007 par le Grand Conseil fribourgeois et par 11 000 pétitionnaires soucieux de leur préservation en 2018».

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Les propriétaires annoncent leur intention d’«apporter [leur] contribution à la consultation. Cette volonté s’appuie sur des Contrats nature, un ensemble d’accords passés entre les Conseils d’État fribourgeois et vaudois ainsi que les occupants des chalets et des organisations écologistes. Ces Contrats nature prévoyaient notamment «une participation active et gratuite des propriétaires des chalets à la préservation et à l’entretien des berges du lac», assure l’ARSUD

Présence des chalets incompatible avec la loi

Les préavis de la Commission fédérale pour la protection de la nature et du paysage et de l’Office fédéral de l’environnement ont confirmé que la présence de ces installations n’est pas compatible avec la Loi fédérale sur la protection de la nature et du paysage, expliquent les autorités fribourgeoises. Les constructions privées dans le périmètre des réserves sont donc amenées à disparaître.

La modification proposée du PAC propose aussi une simplification des règles pour le public. Elle permettra aux visiteurs de se déplacer à vélo ou à pied et de profiter du site dans le respect de la nature sans risque de dénonciation. Elle confirme les solutions pour concilier protection de la biodiversité et l’utilisation de certains espaces délimités par la population.

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