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Faire ses courses avec Jean Piaget, Max Petitpierre, Dick Marty et Cie

Comment créer des liens avec la population? En allant à sa rencontre... L'Université de Neuchâtel a choisi de présenter l'exposition «Un siècle de talents» dans un lieu prévu pour un tout autre usage: le centre commercial de la Maladière.

04 juin 2009, 09:09

A gauche, une promotion de jeux vidéo, genre «Mario Kart». A droite, un portrait de Jean Piaget, sous lequel on rappelle qu'«il s'est illustré dans le monde entier comme un pionnier dans l'étude du langage et de l'intelligence de l'enfant». Le lien entre les deux? Le monde de l'enfance, pardi! Eh bien non...

Le lien, c'est la Maladière-Centre, centre commercial de Neuchâtel. Depuis hier, ses vastes couloirs servent de cadre à l'exposition «Un siècle de talents», mise sur pied par l'Université à l'occasion de son 100e anniversaire. Elle présente «vingt personnalités remarquables qui, au fil des ans, ont contribué à la renommée et au développement de l'Université». On y croise l'écrivain Denis de Rougemont, l'ancien conseiller fédéral Max Petitpierre, le physicien Jean Rossel... Mais que diable font-ils là, entre vêtements et chaussures, entre fruits et légumes?

«Notre choix est un peu décoiffant, un peu provoquant, même,» répond Pascal Griener, professeur à l'Institut d'histoire de l'art et de muséologie. «Mais dans quel lieu l'Université peut-elle créer le mieux des liens avec la cité, avec la population, sinon un centre commercial?»

Des liens établis grâce au contenant, mais également au contenu: «Avec cette exposition, nous voulons montrer ce que nous faisons, montrer que l'Université a rendu d'énormes services à la communauté. Prenez le physicien Charles-Edouard Guillaume (réd: 1861-1938, prix Nobel 1920). Il a révolutionné le monde de la physique en découvrant un alliage invariable. Cette invention débouchera sur la création de la première montre-bracelet chronomètre.»

Restait encore à attirer le passant autrement qu'avec des portraits et des textes explicatifs... «Notre institut propose un master en muséologie. C'était un très bon exercice!», sourit Pascal Griener. Astuce trouvée: chacun des vingt «totems» offre d'abord au regard une question. Exemple: «Quel ancien étudiant de l'Université de Neuchâtel a révélé, en 2006, l'existence des prisons secrètes de la CIA sur territoire européen?» Le visiteur contourne le totem et découvre la réponse: Dick Marty, conseiller aux Etats tessinois.

Les personnalités ont été sélectionnées en fonction du rôle qu'elles ont joué au niveau local, national ou international. «Nous avons également retenu celles qui ont fait des découvertes extraordinaires, ou alors celles dont le parcours permet de rêver», conclut Pascal Griener. Qui, avec son collègue Pierre Alain Mariaux, est à l'origine de l'opération. /PHO


VIDEO:
Le concepteur de l'exposition, Pascal Griener, détaille ce qui a guidé ses choix. /ma

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