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Encore trop d'obstacles pour les handicapés

L'accès aux handicapés des constructions neuves est garanti par la loi fédérale. Ce qui dans la réalité n'est pas toujours respecté.

23 sept. 2011, 14:00

Au quotidien, les personnes handicap?es butent sans cesse contre des obstacles architecturaux. Seuils trop hauts, portes trop ?troites, pentes trop importantes g?nent voire emp?chent leurs mouvements.

Pourtant, la loi f?d?rale sur l??galit? des chances des personnes handicap?es introduite en 2004 impose, entre autres, que chaque nouvelle construction ou r?novation en profondeur permette un acc?s total aux personnes handicap?es.

Joli sur le papier, ?mais franchement pas encore une r?alit? sur le terrain?, explique Alain Friedrich. Ce Bevaisan en fauteuil roulant depuis 2004 en sait quelque chose. ?Bien s?r, les choses se sont bien am?lior?es. Mais il est r?voltant de voir des immeubles neufs inadapt?s aux fauteuils roulants?.

Neuch?tel, pas terrible
Des exemples c?l?bres dans le canton? Le NHP avec ses coursives pleines de seuils ou ses portes de toilettes handicap?s qui s?ouvrent? dans le mauvais sens! La rampe d?entr?e ? l?h?pital de Landeyeux impossible ? grimper seul en fauteuil roulant. Ou l?acc?s aux guichets de la BCN ? Neuch?tel, qui est toutefois en voie de modification suite ? des plaintes r?p?t?es de personnes handicap?es.

C?t? transports publics, malgr? les efforts d?ploy?s, il y a encore beaucoup ? faire. Et si la plupart des b?timents ?tatiques sont aux normes, il n?en va pas de m?me des b?timents priv?s. Boutiques, magasins, bancomats, cin?mas ou m?me simplement immeubles d?habitation ne sont pas accessibles. Et donc, hors la loi.

?A Neuch?tel, on est vraiment arri?r?s! Quand je vais ? Lausanne, m?me si toute la ville est en pente, c?est plus facile pour moi?, explique Pascal Veuve, en fauteuil roulant depuis 14 ans.

Loi mal appliqu?e
?Une loi ne suffit pas, encore faut-il qu?elle soit appliqu?e?, lance Jean-Marie Vogt, de Pro Infirmis Neuch?tel. C?est lui qui, dans le canton, examine sous l?angle de l?accessibilit? les dossiers de constructions ou r?novations importantes.

Il proc?de ? des recommandations et, en cas de litige avant sanction, Pro Infirmis peut compter sur l?appui du Service d?am?nagement du territoire (SAT) pour faire respecter ses exigences.

Mais ensuite, le pr?avis n?a pas vraiment de port?e obligatoire. ?Et le probl?me, c?est qu?entre le moment o? le dossier est pass? par moi et celui o? la construction se termine, il y a des diff?rences?.

L?exemple de Marie-Eugenia Gonzales de La Chaux-de-Fonds est ?loquent. Voyant son ?tat de sant? se d?grader jusqu?au risque de perdre l?essentiel de sa mobilit?, elle a achet? un appartement sur plans ?qui me garantirait le moment venu de pouvoir y vivre en fauteuil roulant?.

Mais au moment d?entrer dans les lieux: le choc. Des seuils partout, impossibilit? de sortir sur le balcon (seuil de 13 cm!), le parking souterrain inaccessible aux personnes ? mobilit? r?duite puisque finalement pas raccord? ? l?ascenseur?

Un cas d??cole de ce qui peut arriver. Pourtant, ? l?issue d?une construction, ?il est du ressort des communes de proc?der au contr?le de conformit? et de v?rifier si les exigences ? tous niveaux ont ?t? respect?es, y compris sur le plan de l?accessibilit?. Si ce n?est pas le cas, des modifications peuvent ?tre exig?es?, explique Gianni Turcato, architecte et am?nagiste au SAT.

Or, bien des manquements au principe de construction sans obstacles passent outre ces contr?les? Et une fois que le mal est fait, difficile d?agir. ?Les personnes directement l?s?es peuvent? d?noncer les cas au tribunal. Mais en r?alit?, c?est long, co?teux et personne ne le fait jamais.?, tonne Jean-Marie Vogt.

Maria-Eugenia Gonzales ne s?est pas lanc?e dans une bataille juridique ? l?issue al?atoire et envisage de revendre son appartement neuf pour d?m?nager ailleurs.

Mauvaise volont? ou ignorance
?Il y a beaucoup de mauvaise volont? de toutes parts. Tout le monde s??crase. Mon avis n?est que consultatif et les entrepreneurs au final font ce qu?ils veulent. On n?avance pas dans ce dossier. Moi, ?a m??nerve!?, lance Jean-Marie Vogt.

Quand ce n?est pas la mauvaise volont?, c?est l?ignorance. Selon une ?tude du projet du Fonds national 45*, quatre architectes sur dix ignoraient que la loi suisse prescrit de construire sans obstacles selon la norme ISO 5000 et suivants.

Comment am?liorer la situation? S?inspirer peut-?tre des bons ?l?ves, ?en tous cas, donner plus de moyens pour surveiller l?application de cette loi?, estime Jean-Marie Vogt.

En attendant dans le canton, comme le rel?ve Alain Friedrich,? ?cela ne fait visiblement pas partie des priorit?s en mati?re de construction et c?est dommage. On pourrait pourtant faire mieux sans emb?ter qui que ce soit. M?me, le respect de ces normes d?accessibilit? serait au b?n?fice de tout le monde, comme les personnes ?g?es ou simplement les mamans avec poussette.?? /PDL

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En fait-on assez ou trop pour adapter le mondeaux handicap?s?

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