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«Elles l’ont appelé Jésas», l’air du temps de Sophie Winteler

Découvrez la chronique «Air du temps» de Sophie Winteler, rédactrice en chef adjointe

24 déc. 2019, 05:30
AirDutemps-SophieWinteler

Mercredi, 8h15, le téléphone sonne. Une femme à la voix souriante m’annonce qu’elle désire me raconter une histoire. Une histoire de Noël. Et qu’elle était l’amie d’Anne Monnier, artiste peintre à qui j’ai rendu un hommage au travers d’une photo et d’un «Air du temps» il y a un petit mois. Mails, appels, envois de lettres: les réactions qui ont suivi cette publication ont été nombreuses, émouvantes, montrant combien Anne et ses fresques colorées en ville de Neuchâtel étaient chères à bon nombre de personnes.

La dame du bout du fil me parle de ses petites filles, de Noël, mais le souvenir d’Anne se glisse à plusieurs reprises dans la conversation. Elle m’évoque leur dernière rencontre une semaine avant son décès. Rencontre surprise dans un musée, puis le repas impromptu qui a suivi, baigné de bonheur, où elles ont fêté la vie et Noël, avant l’heure, sachant qu’il ne serait pas au rendez-vous pour tous.

Parler de mort le jour de la Nativité? Le cycle de la vie remonte finalement au berceau de l’humanité, bien avant Jésus, le sujet de ce téléphone matinal. Et de cette histoire. Celle des petites-filles de mon interlocutrice venues préparer la crèche. Et de la discussion qu’elle a entendue de loin entre les deux fillettes en train de farfouiller dans le carton de santons et leur Playmobil: «Bon, on en a marre de ce Jésus. On prend la petite fille et on l’appelle Jésas!».

La grand-maman a donc eu droit à une crèche avec Jésas, entourée de l’institutrice, de l’infirmière, du pompier et des animaux. La grand-maman rigole et me lâche. «Avoir une mère féministe, ça porte ses fruits!» Oui mais bon, les Rois mages, ça donne quoi au féminin? Des Reines mages?

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