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Egalité salariale: les femmes mettent déjà la pression sur les parlementaires neuchâtelois

Moins bien payées que les hommes pour un même travail, les femmes suisses devraient bénéficier de… 71 jours de congé jusqu’à la fin de l’année pour être à égalité avec leurs collègues masculins. Le Collectif neuchâtelois pour la grève des femmes met déjà la pression sur les parlementaires pour gommer cette inégalité «scandaleuse».

21 oct. 2019, 17:16
Une petite centaine de personnes ont manifesté pour l'égalité salariale ce lundi à Neuchâtel.

«A midi et demi, on s’assied. On croise les bras et on ne bouge plus.»

Lundi 21 octobre, au centre-ville de Neuchâtel. La pluie a cessé de tomber, mais Marianne Ebel a du tonnerre dans la voix et des éclairs plein les yeux.

«En Suisse, pour un même travail, les femmes sont en moyenne payées 20% de moins que les hommes. Cela signifie que depuis ce matin à 11h02 et jusqu’au 31 décembre, elles vont travailler bénévolement pour leur employeur», assène la représentante du Collectif neuchâtelois pour la grève des femmes, en dénonçant une «inégalité énorme, scandaleuse et inacceptable».

71 jours de congé

Devant la fontaine de la Justice, 71 chaises symbolisent le nombre de jours qu’il reste jusqu’à la fin de l’année. «Autrement dit, le nombre de jours de congé auxquelles les femmes auraient droit pour être à égalité avec leurs collègues masculins», relance Marianne Ebel, face à la petite centaine de personnes ayant répondu à l’appel du Collectif et des syndicats.

«Et ce n’est seulement anormal. C’est illégal et anticonstitutionnel», enfonce Catherine Laubscher, secrétaire régionale d’Unia, en rappelant que la loi impose un salaire égal pour un travail égal. «Nous exigeons donc de véritables contrôles et des sanctions contre les entreprises qui violent la loi», prolonge Léa Ziegler, membre du Collectif et secrétaire syndicale au SSP (syndicat des services publics).

Nous n’attendrons pas encore des années pour obtenir justice et égalité.
Marianne Ebel, du Collectif neuchâtelois pour la grève des femmes

«Dans certains secteurs comme la vente, l’hôtellerie, la coiffure, le nettoyage, les soins, le social ou l’éducation, les salaires et les taux d’occupation sont trop bas et ne permettent pas aux femmes de vivre dignement», glisse Isabel Amian, secrétaire syndicale Unia, en rappelant que «dix milliards de francs sont ainsi volés aux femmes chaque année». Au bout du parcours professionnel, Léa Ziegler évoque des «rentes AVS misérables». 

A cela s’ajoute le travail ménager et d’éducation, invisible et non reconnu, essentiellement réalisé par des femmes. Un travail que l’Office fédéral de la statistique évalue à 374 milliards de francs par année.

«Nous ne lâcherons rien»

Légitimé dans son combat par les milliers de personnes qui sont descendues dans la rue le 14 juin à Neuchâtel, le Collectif entend mettre la pression sur les parlementaires neuchâtelois élus ce dimanche. «Nous allons leur donner rendez-vous après chaque session à Berne, pour qu’ils nous expliquent ce qu’ils ont fait – ou envisagent de faire – en faveur des femmes et du climat. Ce qui est sûr, c’est que nous ne lâcherons rien. Et nous n’attendrons pas encore des années pour obtenir justice et égalité», conclut Marianne Ebel. 

Si rien ne bouge, le spectre d’une nouvelle grève est agité. Mais cette fois, les femmes s’assiéront et croiseront les bras pour de vrai.

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