Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Onze raisons d'aimer le canton de Neuchâtel

Histoire, géographie, culture, sport et un zeste d’humour: le petit pays de Neuchâtel ne manque pas de qualités. Et c’est pour ça qu’on l’aime. Tour d’horizon non exhaustif et subjectivement assumé.

23 janv. 2018, 06:30
Marche du 1er Mars.  LA VUE-DES-ALPES 1 03 2016 Photo: Christian Galley

Qui aime bien châtie bien. Et le contraire est aussi vrai. Donc, tenons-le pour dit, ce n’est pas parce qu’on porte un regard critique sur une région qu’on ne l’aime pas. Bien au contraire.

En ce mardi qui, pour la première fois, voit apparaître un seul quotidien sur l’ensemble du territoire neuchâtelois, nous avons fait appel à notre plus grand sens de l’analyse pour répondre à cette question absolument essentielle: qu’aime-t-on dans ce pays neuchâtelois? Lui qui est si souvent décrié et qui apparaît plus souvent qu’à son tour sous un profil peu avantageux: divisé entre ses montagnes et son littoral, confronté à des crises à répétition, incapable de redresser une situation financière délicate.

Alors, pour une fois, rien de tout cela. Avec toute la subjectivité assumée qui est le contraire de la rigueur journalistique (mais est-on objectif quand on aime?), nous avons recensé dix raisons de déclarer notre flamme à ce canton. Et parce que nous ne reculons devant aucun sacrifice, nous en avons même déniché une onzième.

1. Parce qu’il est inscrit deux fois au patrimoine mondial de l’Unesco

Depuis 2009, les villes de La Chaux-de-Fonds et du Locle y sont inscrites pour leur urbanisme horloger, deux villes «ordonnées pour une activité mono-industrielle, bien conservées et toujours en activité», comme l’écrit l’organisation onusienne pour l’éducation, la science et la culture. Karl Marx parlait, lui, à propos de La Chaux-de-Fonds, de «ville-manufacture».

Quant aux sites palafittiques préhistoriques autour des Alpes, ils nous renvoient à une époque entre 5000 et 500 ans avant Jésus-Christ. L’Unesco en recense 111 sur six pays, du néolithique à l’âge du bronze. 56 se trouvent en Suisse, dont plusieurs sur les rives des lacs de Neuchâtel, Bienne et Morat.

2. Parce que son histoire a toujours été marquée par un esprit d’ouverture

Du refuge huguenot à la fin du 17e siècle (après la révocation de l’Edit de Nantes par Louis XIV) aux vagues de migrations latines de la fin du 19e et du 20e siècles (avec l’arrivée successive d’immigrés italiens, espagnols et portugais), le pays de Neuchâtel a de longue date une tradition d’accueil.

Aujourd’hui encore, sa politique en matière d’intégration des populations en provenance d’autres horizons et d’autres cultures est citée en exemple. C’est un motif de fierté, mais aussi une nécessité: à fin 2016, plus de 45'000 personnes, soit 25,57% de la population totale, étaient étrangères. Et elles représentaient 149 nationalités différentes.

3. Parce qu’il sait transformer ses handicaps en atouts

Un fond de vallée où l’air froid stagne, formant comme un lac, privé de soleil pendant de longues heures en hiver, ça n’est pas franchement engageant. Sauf lorsque ceux qui y vivent, qui ont appris des générations qui les ont précédés que le froid, même si ça pique, c’est supportable, à condition d’ajouter des couches de vêtements, ont décidé d’en rire. Mieux, d’en tirer profit...

A La Brévine, on ne s’offusque plus depuis longtemps d’être affublé du surnom de «Petite Sibérie suisse». Au contraire, on brandit le record national (-41,8° en janvier 1987) comme un trophée. Et chaque année, on célèbre la Fête du froid. Avec humour et beaucoup de... chaleur humaine.

4. Parce que sa réserve cache une vraie profondeur

On dit le Neuchâtelois froid et distant. Il est vrai qu’il n’est pas un adepte du parler fort et de la grande tape dans le dos. Il faut savoir faire preuve de patience et lui donner le temps de se laisser apprivoiser. C’est particulièrement vrai dans le haut du canton, dans ces hautes vallées où la rudesse du climat et la dureté des crises ont laissé des traces. Mais lorsqu’on a réussi à pousser la porte, quelle richesse, quelle sincérité!

Comme lorsqu’on découvre, après s’être glissé presque subrepticement dans un immeuble chaux-de-fonnier d’apparence austère, l’élégance d’un décor Art nouveau dans une cage d’escalier.

5. Parce qu’il a vu éclore des artistes aussi déjantés que Plonk et Replonk

Neuchâtelois ou Jurassiens, Plonk et Replonk? Oui, les frères Froidevaux et leur pote Moralès ont grandi au bon air des Franches-Montagnes et ils viennent d’ouvrir leur Palais incongru des raretés étonnantes dans l’Ajoie (normal, à Porrentruy) et la bonne humeur. Mais c’est dans leur antre de la rue de la Serre, à La Chaux-de-Fonds, que naissent leurs idées décalées, leurs images détournées et leurs nains de jardin bétonnés.

Preuve que l’impertinence n’a que faire d’une frontière cantonale. Et on n’oubliera pas que, mieux que le rebroussement de Chambrelien, l’ineffable trio a un jour imaginé une gare au Creux-du-Van!

6. Parce que sa face urbaine est très nature

Neuchâtel est un canton urbain. Officiellement et selon les critères propres à l’aménagement du territoire. Pour autant, la nature n’est jamais loin. Forêts, pâturages, rives de lacs (oui, au pluriel, Les Taillères, c’est un bijou), côtes du Doubs ou gorges de l’Areuse: on ne se lasse pas  de se remplir la vue de toutes ces nuances de vert.

En toute logique, ce magnifique terrain de jeux incite à la dépense physique, en toutes saisons et par tous les moyens: course à pied, vélo tout terrain, ski de fond ou raquettes.

7. Parce qu’avec Xamax, il possède le club de foot au nom le plus original

Les linguistes vous le répéteront doctement, Xamax, c’est un palindrome. En clair, un mot qui se lit dans les deux sens. Historiquement, ça s’explique: un des fondateurs du club, en 1916, s’appelait Max Abegglen. Mais pour ses potes, c’était Xam. Pour la légende aussi.

Le gars était doué. Un des plus beaux palmarès du foot suisse, dans les années 1920 et 1930, dont une médaille d’argent olympique, à Paris, en 1924. Bien plus tard, le club s’est mis à son niveau: deux titres nationaux, en 1987 et 1988, de folles épopées européennes: Lisbonne, Madrid, Munich... De nombreuses péripéties plus tard, le revoici aux portes de l’élite suisse, la Super League. On se tient les pouces.

8. Parce qu’il a même été offert en cadeau

Prince de Neuchâtel et Valangin: c’est sous ce titre (entre autres) que le maréchal d’Empire Louis-Alexandre Berthier est entré dans l’histoire. Napoléon lui a offert la principauté (qu’il venait de négocier avec le roi de Prusse) en 1805. Occupé à suivre son maître sur tous les champs de bataille d’Europe, celui qui était considéré comme le numéro 2 de l’Empire, n’a jamais eu le temps de visiter sa principauté, où l’hôtel DuPeyrou lui était réservé...

Mais les officiers venus prendre possession des lieux ont apparemment pris goût aux produits locaux. On raconte que l’un d’eux aurait été désarçonné après avoir abusé du vin de Cortaillod. D’où son surnom de «vin du Diable»!

9. Parce que son terroir a su faire fi des interdits et des moqueries

Longtemps, l’absinthe, ça a d’abord été le goût de l’interdit. Mais depuis 2005, sa production et sa commercialisation sont légales. Et le Val-de-Travers, berceau historique de la fée verte, se bat pour elle. Notamment en tentant d’obtenir une IGP.

Côté vignoble, le chasselas neuchâtelois, que certains (jaloux ou lucides?On laissera à d’autres le soin de trancher) qualifiaient de «juste bon à rayer les vitres», a pris du galon, comme les rouges ou œil-de-perdrix (hélas d’appellation non protégée) issus du pinot noir. Quant au saucisson, il reste fidèle à lui-même, à révéler ses saveurs sous la braise, au moment de la torrée. Emballé dans du papier journal...

10. Parce qu’il donne l’heure partout dans le monde

Elle est née sous la lumière des établis des paysans-horlogers, elle a pris son essor avec l’industrie, pour devenir «la» signature neuchâteloise, elle a failli mourir face à ses concurrents étrangers, qui ne juraient que par l’électronique.

En 2018, elle est toujours là, la montre mécanique. Objet obsolète pour certains, merveille de savoir-faire et de complexité pour d’autres, elle se joue des fuseaux horaires et pointe ses aiguilles sur tous les continents. Et on aime bien cette idée qu’elle aura toujours assez de ressort pour mesurer le temps demain...

11. Parce qu’il y a désormais ArcInfo

D’un côté «L’Impartial», né en 1881 dans une ville de La Chaux-de-Fonds en pleine expansion pour contrebalancer la presse partisane. De l’autre, «L’Express», héritier de la vénérable «Feuille d’avis de Neuchâtel», le plus vieux journal de langue française (depuis 1738). Et depuis ce matin, leur successeur, «ArcInfo», le quotidien qui entend rassembler toutes les sensibilités du canton de Neuchâtel.

Objectif ambitieux? Non, juste à la hauteur de ce que vous, lectrices et lecteurs, attendez d’un journal régional. Nous mettrons tout en œuvre pour franchir cette barre.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias