Rien ne va plus entre le comité directeur de la Jeunesse socialiste suisse (JSS) et la direction des Jeunes socialistes neuchâtelois (JSN). Via une motion qui doit être notifiée aujourd'hui encore, les JSN vont demander que soient destitués les membres de la direction nationale de la Jeunesse socialiste suisse! La réunion de la dernière chance, samedi à Schwytz, n'a pas permis d'aplanir le profond différend qui sépare la JSS des JSN au sujet de la place à donner à la religion en Suisse.
Réunis lundi soir en assemblée générale extraordinaire, les JSN ont tiré les conclusions du fossé qui sépare leur section de l'organe directeur national. «C'est à l'unanimité que l'assemblée condamne le papier «socialisme et religion» émis par la présidence et le comité directeur de la JSS», explique Jonathan Gretillat. Le président des Jeunes socialistes neuchâtelois précise en outre que, samedi lors de l'assemblée des délégués de la JSS, à Soleure, la délégation neuchâteloise fera l'impossible pour refuser l'entrée en matière de ce texte «indigne d'un parti démocratique du 21e siècle».
Si les JSN ne parvenaient pas à recaler le papier sur la religion (écrit à l'origine pour marquer l'opposition des jeunes socialistes à l'initiative antiminarets de l'UDC!), les jeunes neuchâtelois se désintéresseraient alors de leur motion de destitution. Dans cette hypothèse, «nous annoncerions notre sécession», assure Jonathan Gretillat. «Les JSN ne peuvent pas souscrire à cette jeunesse socialiste par trop réactionnaire et radicale. A Neuchâtel, nous prônons l'ouverture. La lutte des classes n'est plus à l'ordre du jour», stigmatise le président des JSN. /ste