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Des Neuchâtelois allergiques aux nouvelles technologies

Internet, la TV, ou le téléphone mobile ont leurs détracteurs. Rencontre avec des Neuchâtelois entrés en résistance contre les technologies de la communication.

11 nov. 2011, 11:07

lls ne sont pas connectés à internet, ne reçoivent pas la TV ou n'ont pas de téléphone portable. Ces moyens de communication et d'informations ne sont pas leur tasse de thé. Ils n'en veulent pas. C'est un choix de vie assumé.

Ces résistants aux technologies d'information et de communication (TIC) appartiennent souvent sans le savoir au mouvement du néo-luddisme. C'est ainsi que l'on dénomme ces gens considérant que la TV, internet ou le téléphone mobile sont plutôt nuisibles à la vie sociale. Les réfractaires au net et au petit écran ne sont pour autant pas des sauvages ou des associaux.

La famille chaux-de-fonnière Jacques et Cristina Thorens n'a pas de poste TV, mais sans y être opposé. «Nous ne sommes pas contre mais nous vivons bien sans. Cet équipement est mangeur de temps et nous rend passif. La TV tue la créativité et l'imagination des enfants. Elle limite très fortement en outre le dialogue au sein du couple et de la famille». Cristina dénonce aussi la banalisation de la violence et de l'immoralité sur le petit écran.

Une affaire de liberté
Cette famille gère son agenda autrement sans exclure de temps à autre la vision d'un DVD. Il va sans dire que les quatre enfants de ce couple ne jouent pas à la Wii ni à la Playstation mais disent n'en éprouver aucune frustration.

Artiste-peintre neuchâtelois bien connu, le Vaudruzien Aloys Perregaux ne veut pas se rendre dépendant des TIC. Il n'a ni TV ni internet. «La seule chose qui m'intéresse dans la vie, c'est le tableau que je suis en train de faire et internet ne peut pas m'aider ».

Au-delà de la boutade, Aloys motive son choix. «C'est une affaire de liberté. Je ne veux pas être prisonnier de la technique que je suis bien incapable de dominer. Je ne veux pas être dérangé par mon portable».

Le contact direct prime
Présidente d'Espace Val-de-Ruz, l'Epervière Claire Wermeille est franchement hostile aux TIC. «J'ai déjà le téléphone fixe, c'est bien assez», lâche cette dame qui n'a pas de TV ni de téléphone mobile. «Je réponds volontiers au téléphone mais cela ne me dit rien du tout de devoir envoyer et de recevoir des messages».

Claire Wermeille préfère de loin avoir une relation directe avec les gens ou les contacter via une petite lettre. Elle a néanmoins conscience qu'à l'ère d'internet son aversion pour les TIC peut surprendre. «J'embarrasse les gens lorsqu'ils me demandent mon adresse e-mail mais ils me supportent».

Les allergiques aux technologies de la communication se rencontrent aussi chez des gens qui, a priori, en auraient un usage quotidien et indispensable. C'est le cas de ce courtier en assurance neuchâtelois tenant à conserver l'anonymat. Il n'a pas d'accès internet mais un téléphone mobile qu'il n'utilise jamais ou presque.

«J'ai bien un natel, mais c'est juste en cas de panne sur la route afin que je puisse crier au secours. Je tiens à ma paix, un tel instrument c'est de l'esclavage», commente-il. Comment parvient-il dans ces conditions à correspondre avec ses clients?

«Sur ma carte de visite, il est mentionné que j'assure une permanence téléphonique à mon bureau chaque matin de telle à telle heure. Je dispose aussi d'un fax qui permet aux clients de m'atteindre». Ce résistant à l'internet et au portable défend une certaine conception de la relation à l'autre.

«Nous vivons dans un monde de plus en plus déshumanisé. Les contacts humains deviennent de plus en plus difficiles». Cet irréductible n'est pas le seul à soutenir cette position qui reste toutefois minoritaire.

 

 


 


La question de la semaine
Et vous? Plutôt allergique ou complètement accro à la technologie?
Vos réponses jusqu'à lundi 14 novembre midi par courriel signé sur
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