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Université de Neuchâtel: des pesticides plein les plumes des moineaux

Une étude menée à l’Université de Neuchâtel met en lumière la présence parfois étendue de certains pesticides dans l’environnement. Des plumes de moineaux ont été utilisées comme indicateurs.

16 janv. 2019, 10:35
Les moineaux présentent la particularité de ne jamais trop s’éloigner de leur lieu de reproduction, cherchant leur nourriture dans les environs.

Ils en ont plein les plumes, les moineaux! Un travail de mémoire mené par une étudiante en biologie de l’Université de Neuchâtel (UniNE) révèle la présence parfois étendue de néonicotinoïdes – une famille de pesticides qui représente le tiers des parts de marché – dans le plumage de ces oiseaux aux abords des fermes du plateau suisse.

Au moins un type de néonicotinoïde a ainsi été décelé dans chacun des 600 échantillons prélevés aux abords de 47 exploitations agricoles, rapporte l’UniNE dans un communiqué diffusé ce mercredi. Ces travaux viennent d’être publiés dans la revue «Science of the Total Environment». Trois types de pratiques agricoles étaient représentés: agriculture conventionnelle, production intégrée (IP-suisse) et agriculture bio.

Surtout dans les fermes conventionnelles

Les moineaux ne s’éloignent jamais trop de leur lieu de reproduction et cherchent leur nourriture dans les environs. Ségolène Humann-Guilleminot et le professeur Fabrice Helfenstein ont fait l’hypothèse que les oiseaux se nourrissant de graines ou d’insectes pouvaient être exposés en cas de contamination, et ainsi faire office d’indicateurs.

Résultats? Les plus fortes concentrations de pesticides ont été mesurées dans les plumes d’oiseaux vivant dans des fermes conventionnelles, et les plus faibles dans les plumes des oiseaux vivant dans des fermes bio ou en production IP. «Dans certains échantillons cependant, nous avons mesuré des concentrations élevées – jusqu’à 140 ng/g de plumes – qui font craindre des effets négatifs sur la santé des oiseaux», indique Fabrice Helfenstein, cité par l’UniNE.

Doutes au sujet des moratoires partiels

Les chercheurs ont relevé des traces de thiaclopride – autorisé sur les cultures en plein champ en Suisse – dans tous les échantillons, quel que soit le genre de pratique agricole adoptée, même dans les fermes bio. La clothianidine, dont l’usage est désormais restreint aux semences de betterave, est aussi largement disséminée dans l’environnement.

Par ailleurs, Fabrice Helfenstein «doute de l’efficacité des moratoires partiels, interdisant trois molécules dans une famille qui en compte cinq en usage en Suisse, pour répondre à la problématique de la contamination de l’environnement par les néonicotinoïdes».

 

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