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Derrière l'échafaudage, on soigne deux murs du 12e siècle

13 août 2009, 04:15

Lorsqu'on dissimule une partie d'un bâtiment public derrière un échafaudage et une bâche - surtout lorsqu'il s'agit d'un lieu de pouvoir - il est tentant de se demander ce que l'Etat a à cacher. En ce qui concerne le château de Neuchâtel, la réponse est claire: deux pans de mur très dégradés.

C'est l'aile romane de l'édifice qui fait l'objet, depuis cette semaine, des soins les plus attentifs. Celle qui apparaît à l'œil du visiteur qui gravit les escaliers ou qui débouche de la rue pavée conduisant au sommet de la colline. Une aile ancienne, puisqu'elle date du 12e siècle, lorsque les seigneurs de Neuchâtel adossèrent à l'aile officielle (l'actuelle salle des Etats) une partie abritant leurs logis privés.

Confiés à l'atelier de Marc Stähli, à Auvernier, les travaux commencent à peine. Pour les spécialistes, il s'agit d'abord de prélever des éléments de façade, d'analyser et de déterminer l'ampleur des dégâts. Qui sont relativement importants, si l'on se réfère au rapport rédigé par le Service des bâtiments de l'Etat. On y relève «un état de dégradation de la pierre très avancé» et «une rapidité d'évolution inquiétante». Le document énumère ensuite toute une série d'altérations, qui vont de l'érosion de la pierre à la fente des joints entre les blocs de pierre, en passant par d'importants et peu élégants dépôts noirâtres. Très souvent en cause, la pollution de l'air, mais aussi l'humidité ou des infiltrations d'eau.

Les restaurateurs devront donc procéder à un nettoyage général des surfaces, ainsi qu'à la consolidation des éléments sculptés, fait remarquer Jacques Bujard, conservateur cantonal des Monuments et sites. L'Etat a porté à cet effet un montant de 400 000 francs au budget des investissements 2009. Un investissement qualifié de «prioritaire». Il est vrai que la valeur de ces vestiges, dégagés en 1866, est d'une importance nationale, puisque, dit le rapport, «il n'en existe pas d'équivalent en Suisse». Il s'agit même, selon les spécialistes, des pages «d'un livre de pierre». Or, elles sont «chaque jour plus fragiles et moins lisibles».

Le château n'est pas le seul édifice majeur de Neuchâtel à bénéficier d'une attention soutenue de la part des restaurateurs. La collégiale toute proche a elle aussi droit à une réfection, entamée ce printemps sur son flanc sud. Mais la comparaison s'arrête là. Les différentes étapes de restauration sont planifiées jusqu'en... 2020. Et rien que la réfection de l'enveloppe extérieure coûtera 8,3 millions de francs.

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