Depuis 14 ans, la rubrique «Vivre ici en venant d’ailleurs» esquisse chaque mois le portrait d’un immigré en terre neuchâteloise. Et en ce dernier trimestre, le fil rouge de cette page est le travailleur frontalier.
De prime abord, l’exercice a semblé plutôt facile à la journaliste que je suis; avec 12 000 travailleurs frontaliers dans le canton, j’avais l’embarras du choix. Pour obtenir des témoignages, j’ai activé mes contacts, passé le message sur les réseaux sociaux, joint les organismes traitant avec les frontaliers. Toutes les personnes vers lesquelles j’ai été orientée ont décliné la proposition, beaucoup «par désir de rester discrètes».
J’ai glissé des petites annonces sur les pare-brise de 200 voitures à plaques françaises, à La Chaux-de-Fonds et au Locle. Sans réponse. Jusqu’à ce qu’une connaissance d’une connaissance me transmette les coordonnées de Philippe Grosperrin. «Ecoutez, pourquoi pas, je serais content de donner une autre image du travailleur frontalier....