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Découverte à l'Université de Neuchâtel: des algues favorisent la biodiversité des sols

Les algues unicellulaires ne se développent pas seulement dans l'eau. On en trouve à la surface de tout type de sol, même dans les milieux arides et y jouent un rôle central. Cette découverte, fruit de travaux menés par les chercheurs du Laboratoire de biodiversité du sol de l’Université de Neuchâtel, a récemment été publiée dans la revue "Soil Biology & Biochemistry".

16 mai 2017, 11:37
Ces algues, uniquement visibles au microscope, constituent une source de carbone organique plus importante qu’imaginée jusqu’à présent.

On pourrait penser que les algues ne se développent que dans les écosystèmes aquatiques. Or, c'est faux. Présente également dans les écosystèmes terrestres, elles y constituent même une source de carbone organique plus importante qu’imaginée jusqu’à présent, favorisant la biodiversité de ces milieux.

Telle est la conclusion à laquelle sont pavenus des chercheurs du Laboratoire de biodiversité du sol de l’Université de Neuchâtel. Leur étude, publiée dans la revue "Soil Biology & Biochemistry", "jette une nouvelle lumière sur le cycle des nutriments dans le sol et sur les risques liés à l’emploi d’herbicides", annonce ce mardi l'université dans un communiqué.

"De la lumière et un peu d'eau"

"Pour autant qu'il y ait de la lumière et un peu d'eau, même par moments, des algues peuvent survivre", explique le professeur Edward Mitchell, directeur du Laboratoire de biodiversité du sol. D'une taille généralement comprise entre un centième et un dixième de millimètre, ces algues unicellulaires ne sont visibles qu’au microscope."

Pour mettre en évidence leur importance dans les milieux terrestres, les chercheurs ont procédé à un séquençage massif d’ADN des micro-organismes vivant en Suisse dans des prairies, des cultures et dans des sols de forêts.

Contributrices de la richesse des écosystèmes terrestres

Ce travail, qui fait partie de la thèse de doctorat que soutiendra cet été Christophe Seppey, montre pour la première fois quantitativement le rôle que jouent ces algues unicellulaires dans la chaîne alimentaire des micro-organismes du sol, apportant une contribution importante à la richesse en espèces des écosystèmes terrestres.

"On observe une corrélation entre le nombre de protistes phagotrophes, par exemple certaines amibes prédatrices, et l'abondance de ces algues unicellulaires", indique Edward Mitchell. "Cela suggère l'existence d'une relation trophique étroite entre ces organismes, c'est-à-dire le fait que ces protistes phagotrophes se nourrissent de ces algues unicellulaires."

Disparition néfaste

"Cette découverte prend toute son importance quand on songe à la sensibilité de ces algues aux herbicides", relève le communiqué. "Comme elles ne sont pas très abondantes naturellement, leur diminution ou disparition pourrait passer inaperçue", avertit Edward Mitchell.

"Or si, comme nos résultats le suggèrent, elles contribuent d’une manière significative à l’apport de carbone organique des sols, celui-ci s'en trouvera diminué en cas d'exposition aux herbicides. Avec des conséquences négatives pour la fertilité des sols, ainsi que pour la diversité et l’abondance des organismes du sol en général."

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