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«Dans l’eau limpide», l’air du temps de Michel Merz

Découvrez la chronique de Michel Merz.

30 avr. 2019, 05:30
AirDutemps-MichelMerz

C’était deux mois avant que le vert foncé des feuilles humides et la blancheur des petites clochettes de muguet annoncent le mois de mai. Quand février prit durant quelques jours des allures de printemps, on aurait dit que l’eau du lac avait subitement décidé de n’avoir plus rien à cacher au large de Neuchâtel.

Ses rives dévoilèrent alors ce qu’elles dissimulent d’habitude aux regards des promeneurs. Des fonds sablonneux, des galets, des roches. Tout un monde minéral parsemé ça et là de traces laissées par l’homme: tuyaux d’écoulements, égouts anciens, parpaings, morceaux de métal tout recouverts de mousse.

Du liquide cristallin comme celui-ci et des fonds qui se laissent contempler même si l’eau est profonde, j’en avais vu pour la première fois à 12 ans, au fin fond de l’Italie, tout au bout du talon de la botte. Je me souviens encore des petites grappes d’oursins qui s’accrochaient aux rochers.

Bien des années plus tard, je retrouvai cette transparence en mer Egée en longeant ses côtes turques. L’eau turquoise était au rendez-vous mais, grande déception, aucun poisson ne la parcourait. Voilà ce qui m’a aussi frappé cet hiver en scrutant les eaux limpides neuchâteloises.

Pas trace de la moindre nageoire. Leurs agiles et muets habitants avaient-ils émigré au large des roseaux de la Grande Cariçaie? Se cachaient-ils dans les profondeurs vertes du lac en attendant le printemps? Mystère.

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