Fin de matinée ensoleillée hier pour douze artistes ou compagnies, grâce à la Fondation culturelle de la Banque cantonale neuchâteloise. Pour la deuxième session de remises de don de l'année - il y en a quatre - la BCN a fait pleuvoir des chèques de 2000 à 5000 fr. pour une somme totale de 45 000 francs.
Le metteur en scène Robert Sandoz est par exemple venu prendre son enveloppe de 5000 fr. pour la création, par la compagnie L'Outil de la ressemblance, de «Kafka sur le rivage», d'après un roman du japonais Haruki Murakami. La même somme est allée à la chanteuse Florence Chitacumbi. Cinq mille francs également pour le Chaux-de-Fonnier Loïc Degen et son compagnon Miguel Garcia, partis dans l'archipel d'Aru, au sud-est de l'Indonésie, tourner «Les Exilés». Ils avaient déjà été soutenus par la fondation en 2007 pour leur film largement acclamé «Vanen, les plumes du paradis».
Le Neuchâtelois Jacques Matthey reçoit lui 4000 fr. pour la production de son film documentaire «Afghan Memento», l'histoire du Saint-Blaisois Olivier Brodard, parti en 1988 soutenir les moudjahidines et le commandant Massoud. Après un accident de voiture, le Neuchâtelois a perdu la mémoire. Le film lui rend la parole. Au rayon des récipiendaires de dons de 4000 fr., on reconnaît encore la Compagnie de danse Objets-Fax pour la création chorégraphique «Emotional Landscapes», les paysages intérieurs dessinés après un atelier pour sourds-muets dans la forêt amazonienne en voie de destruction, Laura Rossi de Tap'Nads danse, le trio électrique loclois Contreband et le quartet du Chaux-de-Fonnier Samuel Blaser.
AS Cinéma (Neuchâtel) a reçu 3000 fr. pour son projet de court métrage intitulé «Le frigo est vide», comme le Théâtre Ouellnesse qui monte une satire. Simon Peguiron a touché 2000 fr. pour la quatrième saison de découvertes musicales qu'il organise au temple du Locle, russes cette année. Même chose pour Carine Martin et son futur one woman show à Travers, sous le label Sugar Cane.
Depuis 1983, la fondation a distribué plus de trois millions à 545 bénéficiaires, a rappelé son secrétaire Giorgio Ardia. «Les demandes, entre 120 et 150, sont en augmentation», note-t-il. Dotée maintenant d'un capital de 7,5 millions de francs, la fondation dispose depuis cette année de 300 000 fr. dont 120 000 pour le prix BCN-Culture. Le premier sera décerné le 27 août, avant un prix de l'innovation, également nouveau. /ron