Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Cormorans pas nuisibles

23 avr. 2011, 07:35

Les cormorans ont été accusés à tort de causer des problèmes intolérables aux pêcheurs professionnels des lacs de Neuchâtel, Bienne et Morat. Le Tribunal administratif fédéral (TAF) a admis le recours des associations de protection de la nature.

Helvetia Nostra, Pro Natura ainsi que l'Association Suisse pour la protection des oiseaux (Aspo/BirdLife Suisse) s'étaient liguées contre les mesures de régulation des populations de cormorans dans la réserve du Fanel. Elles contestaient l'ampleur des dommages attribués à ces oiseaux.

Prises à la demande des autorités des cantons de Vaud, Neuchâtel et Fribourg pour une période de deux ans, ces mesures prévoyaient la pose de clôture sur les rives et l'enlèvement des résidus de nids de la saison précédente. En cas d'échec, le sprayage d'huile sur les œufs pondus était autorisé.

Pour justifier cet éventail de mesures, l'Office fédéral de l'environnement (Ofev) s'était appuyé sur l'ordonnance sur les réserves d'oiseaux d'eau et de migrateurs d'importance internationale et nationale. Il était arrivé à la conclusion que les cormorans causeraient d'importants dommages économiques aux pêcheurs professionnels des trois lacs.

Ces oiseaux palmipèdes seraient une véritable plaie pour les pêcheurs. Ils endommageraient les filets, dévoreraient et dépèceraient trop de poissons. En tout, l'Ofev avait évalué à 6% du revenu annuel brut le dommage subi par les pêcheurs professionnels du fait des cormorans.

Au terme de son réexamen, le TAF juge cette estimation exagérée. Il rappelle que les dégâts aux filets des pêcheurs sont aussi dus à d'autres causes que le cormoran, comme les dégâts créés par les poissons prédateurs ou d'autres gros poissons, les accrochages au bateau, à des pierres, l'usure naturelle, etc.

Pour le TAF, force est de constater l'existence d'erreurs non négligeables dans le calcul de l'Ofev pour ce qui concerne le montant du dommage attribué aux cormorans. En tout, celui-ci correspond à 2,5% du revenu brut annuel des pêcheurs professionnels.

Ce seuil n'est pas assez important pour justifier les mesures prises par l'Ofev, conclut le TAF. Le verdict des juges administratifs peut encore être contesté par un recours en dernière instance devant le TF. ats


Votre publicité ici avec IMPACT_medias