"La vie en rose": il y a 25 ans, le 15 juin 1991, "L’Express" et "L’Impartial", chacun de leur côté, choisissaient le même titre pour raconter la journée nationale de grève des femmes. Un de mi-million de personnes dans la rue pour dénoncer les inégalités salariales, dix ans après l’inscription dans la Constitution du principe d’égalité entre hommes et femmes.
Le monde a changé. Les couleurs aussi. Le rose qui s’affichait ce jour-là sur les habits s’était volatilisé ce mardi, devant la fontaine de la Justice, à Neuchâtel, comme quelques illusions. Reste le clin d’œil des ballons. Après un quart de siècle, la colère était réservée à l’heure du dessert, puisque les femmes étaient invitées à prolonger leur pause de midi d’une heure.
Secrétaire syndicale à Unia, Catherine Laubscher se remémore le 14 juin 1991: "Quand j’ai vu, en passant devant la fenêtre d’une femme de médecin, un seau suspendu en signe de grève du ménage, j’ai compris que ce serait une grande journée.» Présidente de la Marche mondiale des femmes, Marianne Ebel rappelle que l’élan était parti «de la vallée de Joux, des ouvrières de la FTMH. D’habitude, les milieux syndicaux de l’horlogerie et de la métallurgie étaient assez consensuels. Voir que ce milieu-là s’indignait avait donné beaucoup de courage aux femmes."
Aujourd’hui, l’écart salarial moyen entre hommes et femmes est de 15%. L’équivalent d’une heure de travail par jour. Petite victoire politique d’étape pour les femmes: lundi, une séance de conciliation a empêché la droite du Conseil national de biffer du programme de législature du Conseil fédéral la révision de la loi sur l’égalité. Prochaine étape: l’initiative syndicale "AVSPlus", en votations le 25 septembre. Les femmes encouragent vivement les Suisses à accepter une augmentation de 10% de toutes les rentes.
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