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Celgene vise le cancer du pancréas

Le groupe américain vient d'obtenir l'homologation d'un quatrième traitement sur le marché suisse, l'Abraxane. Il a un nouveau président pour son siège de Boudry.

19 sept. 2014, 00:01
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Après le Revlimid, le Vidaza et l'Imnovid, des traitements contre certains cancers du sang et de la moelle osseuse, le groupe pharmaceutique Celgene, qui emploie plus de 600 personnes à Boudry, a obtenu de Swissmedic l'autorisation de mettre un quatrième médicament sur le marché. Il s'agit de l'Abraxane, destiné à des patients souffrant d'un cancer épouvantable, celui du pan créas. Epouvantable parce que l'espérance de vie, une fois le diagnostic posé, est de trois à six mois seulement.

Contrairement au Revlimid et à l'Imnovid, qui sont produits dans le grand vaisseau neuchâtelois de Celgene, l'Axbraxane est fabriqué aux Etats-Unis. " Il s'agit d'un traitement injectable, alors que notre usine de Boudry est équipée uniquement pour produire des médicaments solides ", relève Tuomo Pästi. Ce Finlandais, établi en Suisse depuis la fin des années 90, est le nouveau président de Celgene pour la région Europe, Moyen-Orient et Afrique, dont le quartier général se trouve également à Boudry.

Mille nouveaux cas par an

La mise sur le marché d'Abraxane - homologué aussi aux Etats-Unis et en Europe - constitue une avancée majeure dans le traitement du cancer du pancréas: depuis 1997, les groupes pharmaceutiques avaient tous échoué à trouver de nouvelles molécules montrant de véritables avantages. Celle de Celgene, le paclitaxel, fait visiblement une percée, même si elle ne rallonge l'espérance de vie des patients que de... deux mois en moyenne. " Ce n'est qu'une statistique" , précise Eric Raymond, chef du Service d'oncologie médicale du Chuv à Lausanne. " Chaque patient réagit différemment, et les tests cliniques ont montré pour la première fois que pour quelques patients, la durée de vie pouvait être très largement prolongée." D'autres chiffres illustrent mieux les progrès réalisés: avec l'Abraxane, le taux de survie après un an passe de 22% (avec l'ancien traitement) à 35 pour cent. De quoi donner de nouveaux espoirs aux mille patients diagnostiqués chaque année en Suisse. Car le cancer du pancréas est le quatrième cancer le plus meurtrier. Deux tiers de ses victimes ont plus de 70 ans. Et le plus souvent, lors du diagnostic, la maladie est déjà tellement avancée qu'elle n'est plus opérable.

Bientôt remboursé

Le coût du traitement en Suisse? Entre 2500 et 3500 francs par mois. Comme les discussions pour le remboursement par les caisses-maladie sont en cours, le prix n'est pas encore définitif. A ce jour, les 336 patients utilisant déjà le médicament en Suisse sont remboursés; le cas échéant Celgene promet qu'il interviendrait pour qu'ils n'aient pas à payer de leur poche.

Le groupe américain promet aussi de continuer à investir pour améliorer encore l'efficacité de cette molécule: " Dans le cas du myélome multiple, nous avons déjà trois traitements différents, que l'on administre à différents stades d'évolution de la maladie. Nous irons aussi dans ce sens avec le cancer du pancréas ", indique Tuomo Pätsi.

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