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Bienvenue dans le règne du soutien scolaire

De plus en plus d'enfants bénéficient de soutien scolaire. Effet de mode ou réel besoin? En tous cas, le phénomène représente un véritable business.

01 sept. 2011, 10:35

Allemand, maths, physique, orthographe… A chaque enfant ou ado sa bête noire, ou presque. Bien souvent, le cadre scolaire ne suffit pas pour maîtriser telle ou telle matière sur le bout du cortex. D'où l'importance du soutien extra-scolaire, peu à peu vu à la hausse.

«Ça augmente d'année en année, certifie Anne Conte, responsable à Neuchâtel de l'établissement spécialisé Ecole Plus. «Nous avons enregistré environ 600 heures de cours en 2006, et 1500 heures en 2010». La demande a donc quasi triplé en l'espace de quatre ans, et si l'on considère les 90 inscriptions depuis janvier dernier, elle pourrait sans autre encore enfler. Ce qui justifie désormais l'institutionalisation des leçons d'appui. «On en vient au règne du soutien scolaire», prophétise carrément un prof retraité.

Pressions énormes
Le phénomène se précise généralement dès l'automne, pour s'amplifier au seuil du dernier trimestre scolaire. On note les phases clé de la scolarité. Soit lors d'un changement de cycle: de la primaire au secondaire, du secondaire au lycée. Il s'explique apparemment par une pression énorme, dictée par des exigences scolaires accrues, couplée aux ambitions parentales débridées ou simplement légitimes.

«Vu la pression scolaire actuelle, beaucoup de parents se disent que leur enfant devra être le meilleur s'il veut trouver du travail plus tard», constate Catherine Peseux, enseignante, qui hors cadre professionnel reçoit chez elle d'autres élèves.

En même temps, l'arrivée chez nous de nouvelles cultures joue également un rôle; tout comme l'ambiance cahotique qui règne parfois dans certaines classes. «C'est souvent très bruyant, et beaucoup d'enfants souffrent de problèmes de concentration», relève Anne Conte.

Etudiants prisés
Si le boom de l'appui voit l'éclosion de structures ad hoc, les cours donnés par des particuliers demeurent d'actualité. Ceux-ci sont généralement dispensés par des profs retraités ou des étudiants.

«Je pense qu'ils sont tout aussi capables que des enseignants qui ont 20 ans d'expérience et qui en ont peut-être ras-le-bol», estime Muriel Zürcher, une maman bevaisanne. Ceci dit, les jeunes gens font parfois les frais des hautes exigences des parents. Car bon nombre d'entre eux  recherchent des pédagogues confirmés, gage de constance et d'expérience.

Devoirs accompagnés
De plus en plus d'écoles publiques et privées agissent en amont. Chacune à sa manière. A titre d'exemple dans le privé, l'Ecole Moderne à Neuchâtel propose spontanément l'option des devoirs surveillés, compris dans les frais d'écolage.

«On le fait en circuit fermé pour nos élèves», confirme la Directrice Janine Ginés.  «Notre école organise une à deux heures de remise à niveau pour que les élèves s'en sortent mieux».

A l'échelle publique, à Saint-Blaise, le collège La Rive de l'Herbe a développé un système de «devoirs accompagnés» au domicile d'intervenants. Pour la somme de 30 francs par mois, un groupe d'élèves peut en bénéficier durant tout le cursus de l'année scolaire.

Notons de plus que sur l'initiative du Service de la cohésion multiculturelle de la Ville de Neuchâtel, une expérience-pilote de coaching extra-scolaire gratuit pour jeunes en difficulté est mise sur pieds. Elle débutera dans le courant du mois d'octobre au collège de Serrières.

 

 


 

La question de la semaine

Soutien scolaire: nécessité ou business?

Vos réponses jusqu'à lundi 5 septembre midi par courriel signé sur question@courrierneuchatelois.ch

Les textes seront publiés dans la prochaine édition du Courrier neuchâtelois

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