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Bientôt à terme, l'étude sur la fusion de communes passionne les foules

17 juin 2011, 10:05

Il y avait foule hier soir à la salle de la Pépinière des Breuleux. La présentation et le débat publics sur le projet de commune unique des Franches-Montagnes a attiré environ 180 personnes. Le journaliste Yves Petignat s'est voulu diplomate pour animer la discussion nourrie et sensible. Comme l'a remarqué un citoyen de Saignelégier, Maxime Jeanbouquin, «on sent que les gens sont soit déjà hostiles, soit déjà favorables au projet. Je propose que l'on reparte de zéro, en réfléchissant à tout ce qui nous a été présenté, voire en y ajoutant des idées.» Après la présentation, les questions ont fusé pendant plus d'une heure et demie, marquées par des applaudissements, tantôt issues des rangs des pro-fusion, tantôt des anti.

L'étude sur la création d'une commune unique réunissant les treize communes taignonnes, lancée en 2009 sur mandat de l'Association des maires des Franches-Montagnes, est allée beaucoup trop vite, selon nombre de citoyens. «Pourquoi tant de précipitation? On engage les générations à venir à ne plus pouvoir revenir en arrière», a déploré Alexis Roy, des Breuleux. Réponse de Jean-Pierre Beuret, président du comité de pilotage: un groupe opposé à la fusion a proposé un moratoire de cinq ans, qui a été refusé par presque tous les conseils communaux. Entre le dépôt de la convention et le vote prévu fin mars 2012, il y aura six mois de réflexion, «ça me semble tout à fait sage».

Une partie du public a par ailleurs déploré le manque de débat populaire sur la question, citant en exemple le projet du Vallon de Saint-Imier, où un vaste sondage a été adressé à tous les citoyens. Réponse: il y a eu trois séances d'informations, chacun pouvait venir chercher les informations et s'exprimer.

Le nombre de sièges au sein du futur Conseil général, prévu dans un premier temps à 25 personnes, suscite aussi les craintes. Car si chaque commune aura au moins un siège durant la première législature, cette garantie devrait disparaître par la suite. «Cette question n'est pas encore résolue, ce n'est pas un dogme», selon Jean-Pierre Beuret. «Le règlement peut être changé en tout temps.»

Il est aussi ressorti des avis positifs dans la salle échaudée. Plusieurs citoyens ont jugé le projet réalisable. «On nous présente quelque chose qui tient la route», a estimé Vincent Wermeille, de Saignelégier, mentionnant toutefois qu'il manquait «le petit truc en plus», comme la possibilité pour le district unifié de créer sa propre section des permis de construire. D'autres ont relevé le poids d'une commune unique face au canton. Certains ont exigé des clauses garantissant l'équité entre grands et petits villages, quant au développement futur de la commune.

Les membres du comité de pilotage ont rappelé qu'il était encore temps de faire des propositions, avant le dépôt de la convention. Mais au fait, «combien a coûté cette étude?», a demandé Luc Maillard, de Lajoux. «40 000 francs pour 2009 et 110 000 francs pour 2010, dont la moitié est financée par le canton», a expliqué Claude Schaffter, président des maires taignons.

Pour rappel, le projet de convention de fusion sera remis le 18 août aux conseils communaux. Des séances d'information seront organisées dans toutes les communes à l'hiver 2011-2012. Le peuple se prononcera en votation populaire le 25 mars 2012, avant la ratification par le Gouvernement et le Parlement. Les premières élections devraient se tenir le 21 octobre 2012 avant l'entrée en vigueur début 2013.

Le suspense reste entier.

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