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Avions de combat: la gauche neuchâteloise milite contre une «dépense colossale et mal adaptée»

La gauche neuchâteloise milite contre l’achat de nouveaux avions de combat, soumis au vote populaire le 27 septembre. Le comité dénonce une dépense «luxueuse», en décalage par rapport aux «besoins réels» de la Suisse en matière de sécurité.

04 sept. 2020, 15:40
Un comité neuchâtelois, composé de représentants de partis de gauche et de militants pour le climat, prône le "non" aux avions de combat.

«On vote sur un chèque en blanc de six milliards de francs!» La gauche neuchâteloise et les militants écologistes bataillent contre l’achat de nouveaux avions de combat, soumis au vote populaire le 27 septembre. Ils ont présenté leurs arguments ce vendredi lors d’une conférence de presse.

«Au moment où le peuple se prononcera, il ne connaîtra ni le type, ni le nombre d’avions achetés. Cette manière de procéder est profondément antidémocratique», dénonce Aline Bressoud, cosecrétaire du Groupe pour une Suisse sans armée.

Dépenser pour des «joujoux»

Le comité juge cette dépense disproportionnée, d’autant plus qu’elle impliquera, à terme, une augmentation du budget de l’armée. «Ces six milliards ne correspondent qu’au prix d’achat. Sur toute leur durée de vie, ces avions coûteront 24 milliards de francs au contribuable», dénonce François Chédel, conseiller général à Neuchâtel et membre de Solidarités.

Pour Julien Gressot, président de la section chaux-de-fonnière du POP, cet achat est «d’autant plus choquant que nous traversons une crise sans précédent». Le comité estime qu’au lieu d’augmenter le budget de l’armée, la Confédération devrait renforcer les assurances sociales et investir davantage dans la santé et la formation. «Nous ne voulons pas de dépenses somptuaires pour des joujoux», ajoute Julien Gressot.

«Les menaces sont ailleurs»

Florence Nater, présidente du Parti socialiste neuchâtelois, relève que des alternatives à cet «achat démesuré» existent. «Les avions de l’armée sont d’abord utilisés pour la protection de l’espace aérien en lien avec le trafic civil. Pour cela, nous n’avons pas besoin d’avions de combats parmi les plus performants sur la planète!»

Même le Conseil fédéral reconnaît que la menace d’un conflit armé paraît peu réaliste
Florence Nater, présidente du Parti socialiste neuchâtelois

Le comité neuchâtelois «Non aux milliards pour des avions de combat» estime que l’achat proposé en votation populaire n’est pas adapté aux besoins réels de la Suisse en matière de sécurité. «Même le Conseil fédéral reconnaît que la menace d’un conflit armé paraît peu réaliste», ajoute Florence Nater. «De plus, la Suisse se trouve à l’intérieur d’un dispositif de l’Otan bien armé.»

Fabien Fivaz, conseiller national vert et membre de la commission de politique de sécurité, rappelle que les trois grandes menaces de notre temps ont été listées: «Il s’agit des pandémies, des cyber-risques et de la crise climatique. Et nous mettons l’argent ailleurs!» Selon Robin Augsburger, militant écologiste, «ces avions de combat renforceront la pression sur le climat du fait de leur impact environnemental catastrophique.»

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