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Au nom du père… Merci

La population suisse a accepté ce dimanche à 61% un congé paternité de deux semaines. L’éditorial de Sophie Winteler, rédactrice en chef adjointe.

27 sept. 2020, 19:03
Portraits SNP

Neuchatel, 10 01 2018
Photo : © David Marchon

Au nom du père… Merci. La Suisse ne porte désormais plus le bonnet d’âne européen du congé paternité. Le oui fédéral à 61% – 73,6% dans le canton de Neuchâtel et 74,4% chez les Jurassiens – biffe ce titre peu enviable de seul pays du continent à n’accorder aucun congé aux pères.

Depuis ce 27 septembre, des Etats sont «pires» que nous – Malte (1 jour), la Grèce (2) ou l’Italie (7) par exemple – et on s’approche désormais des cinq semaines du Portugal. On applaudit bien fort, certes, mais après, tout est question de verre à moitié plein ou à moitié vide.

On a mis soixante ans à obtenir un congé maternité de 14 semaines, en 2005. Combien d’années faudra-t-il pour avoir une pause bébé pour papa et maman à se partager? En moyenne, les pays de l’OCDE ont des congés cumulés maternité/paternité ou parentaux de 54 semaines. La Suisse en a 16 depuis dimanche.

Un congé au prix d’un café

Gageons que nous serons plus ou moins vite appelés à revoter sur le sujet. C’est ainsi chez nous. Alors qu’en France, quand le président Emmanuel Macron dit qu’il faut passer de 14 à 28 jours de congé pour les pères, il décrète. Ce qu’il a fait la semaine passée. Evidemment qu’il n’est pas question de sacrifier la démocratie par les urnes - une force de la Suisse - sur l’autel de l’urgence pour X ou Y cause.

N’empêche, quand on sait que ces deux semaines vont coûter par mois le prix d’un café à 3 francs 90 à chaque citoyen, on se dit qu’accueillir un enfant vaut bien qu’on se paie cinq ou six «petits serrés». Mais pour l’heure, trinquons!

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