Dans ses articles consacrés à Sam Blili, professeur à l'Université de Neuchâtel soupçonné à l'époque de plagiat, le journaliste Ludovic Rocchi s'est-il fait l'auteur de calomnies? Ou à tout le moins de diffamations? C'est à cette question que doit répondre le Tribunal régional de La Chaux-de-Fonds, qui a tenu audience en ce jeudi.
Après avoir mené son enquête, le Ministère public considère que ces infractions ont bel et bien été commises. Il a requis une peine de 45 jours-amende à 140 francs, soit un total de 6300 francs, avec sursis pendant deux ans. Une sanction contestée par le journaliste, d'où l'audience de ce jour.
L'affaire Blili a défrayé la chronique en 2013 et 2014. Dans plusieurs articles parus dans "Le Matin", Ludovic Rocchi avait accusé ce professeur d'économie d'avoir commis des plagiats dans des publications et d'avoir enrichi son CV en y ajoutant des fonctions qu'il n'avait pas exercées. Aux yeux du Ministère public, le journaliste a agi "dans le dessein de porter atteinte à l'honneur" de l'enseignant et en sachant que certaines de ses informations étaient infondées.
Une vision contestée par le journaliste: il dit avoir travaillé avec toute la rigueur voulue, avoir procédé à toutes les vérifications requises et confirme l'intégralité des informations publiées à l'époque. Son avocat a plaidé l'acquittement.
Après une enquête administrative, le plagiat avait été confirmé, l'expert mandaté précisant qu'il avait été commis "par négligence".
Le verdict sera rendu ultérieurement.