"A partir de 50 ans, c'est bien plus difficile de retrouver un emploi. On vous demande de l'expérience, mais on vous propose en même temps un salaire de petit jeune..." Claude-Alain Robert fait partie des 105 employés de Biomet qui n'ont pas réussi à retrouver un job depuis l'annonce, en juin dernier, de la fermeture de l'entreprise locloise, active dans la fabrication de vis, plaques et broches pour la chirurgie.
Celui qui présidait la commission du personnel de Biomet a pourtant, en poche, un CFC de mécanicien de précision, complété par une formation d'agent de processus. "J'ai eu trois entretiens, jusqu'ici sans succès... Le marché de l'emploi est devenu plus difficile. L'horlogerie embauche moins, surtout à l'approche de l'été".
Le dernier jour demain
Ce sera demain mercredi son dernier jour de travail. Quarante de ses collègues poursuivront quant à eux une partie de l'activité de production au sein de la société Mediliant, reprise en management buy out. Depuis l'annonce de la fermeture, une centaine d'employés de Biomet ont trouvé un nouveau job. Certains ont été réengagés par Johnson & Johnson, leur ancien employeur, d'autres par Straumann à Villeret, d'autres aussi par Celgene à Boudry. Un fonds de formation, négocié dans le cadre du plan social, a permis d'effectuer des spécialisations, voire des reconversions professionnelles.
Aucune amertume pourtant chez Claude-Alain Robert, qui reste positif: "Nous avons pu négocier un bon plan social et notre employeur a été assez compréhensif pour laisser partir avant la fermeture ceux qui trouvaient un emploi." Seul constat, que confirme un de ses collègues, un Français: les employés frontaliers de Biomet semblent avoir retrouvé plus facilement de l'embauche que les Suisses. "C'est aussi une question de salaire: ils peuvent accepter des emplois moins bien payés. Avec un coût de la vie plus élevé côté suisse, c'est plus difficile."