Tiens, je rentre des courses et il m'aurait bien servi le billet à comm'. Car, franchement, quoi de plus inutile qu'une liste des courses oubliée sur la table de la cuisine?
A défaut de ma liste, j'ai déjà tenté d'adopter celle d'inconnus, abandonnée dans un caddie. Las, la liste des courses ou, en parler suisse, le billet à comm', c'est du sur-mesure, le truc personnel qui simplifie la vie à condition de ne pas l'oublier. Chacun y note ses indispensables. Mémé rajoutait après chaque article signalé l'initiale du grand magasin où il fallait aller acheter ce qui manquait, sous peine de se faire engueuler au retour, parce qu'ayant loupé une action. Moi, je tente de m'appliquer pour écrire ce fichu billet qui a tendance à remplacer ce qui me reste de mémoire. Et, souvent, pour faire vite, j'ai recours aux abréviations. C'est ainsi que, dans la couvée de la maisonnée, l'un des poussins a longtemps imaginé que j'utilisais la liste des courses pour crypter des messages secrets que je relisais ensuite en douce entre les sachets de soupe lyophilisée et les aubaines de la semaine. Maman, agent secret infiltré à la Migros? L'idée ne lui déplaisait pas. La réalité est un peu moins glamour. PDTN n'est pas le raccourci de «plus de tes nouvelles», comme l'imaginait celle qui fut petite, mais plus prosaïquement celui de pommes de terre nouvelles. CQFD, non?
