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Avec sa grosse tête, l'homme a besoin de deux mains pour faire contrepoids

07 juil. 2009, 10:05

Ebloui par sa matière cérébrale, au point de s'autoproclamer différent des animaux, l'homme s'est laissé dépasser. La crise financière en est une illustration parmi d'autres. Au fil du temps, la seule tête a acquis un statut si fort, si noble, que les deux mains en sont réduites à de vulgaires exécutantes. On n'accorde pas la place qu'ils méritent aux métiers manuels. Pourquoi ce respect presque immédiat envers les intellectuels, ceux qui manient la pensée et s'expriment volontiers par la parole? Une évidence: ceux qui parlent le plus ne sont pas (toujours) les plus sensés.

Pourquoi se soucie-t-on si peu de l'avis de ceux qui travaillent avec leurs mains et leur doigté? En leur laissant trop peu d'espace et de crédit, les médias perpétuent les clichés, les «petites cases» si commodes. En croyant étoffer le discours, en faisant parler des savants - ces concentrés de savoir - pour gagner du temps, on réduit les horizons. Pourquoi le charisme et l'arrogance occultent autant les fondamentaux? L'exclusion de certaines couches sociales crée le déséquilibre, comme une sauce à salade sans huile. En nous privant du regard de beaucoup trop d'hommes, nous avons perdu pied. Aujourd'hui, à l'heure de la remise en question, on multiplie les débats et les analyses, mais on n'entend plus grand-chose dans cette cacophonie. Espérons qu'une lueur de modestie éclaire les esprits et que les petites mains ne soient pas seules à démêler l'écheveau.

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