Devant nous, une cinquantaine de biberons différents. Moi, mon ventre et le futur papa, interloqués, commençons à manipuler ces objets, en se demandant quel sera le modèle adéquat pour bébé. Plastique? Verre? Tétines pointues, arrondies, à vitesse contrôlable? A côté, une panoplie de chauffe-biberons s'étale, certains avec stérilisateur incorporé, d'autres conçus pour être branchés sur l'allume-cigare. Puis il y a les 57 modèles de poussettes triple fonctions, le baby relax avec iPod intégré, et le babyphone muni d'une webcam, histoire de pouvoir regarder dormir Junior depuis la pièce d'à côté. Oppressés par cet univers, incapables de cerner l'essentiel du superflu, nous ressortons du magasin... les mains vides.
Et si ce n'était que le premier contact avec une redoutable jungle? Deux jours plus tard, je reçois par poste un catalogue de vêtements pour bébés. Là, je commence à paranoïer. Qui me surveille? Zut, je réalise que début janvier, j'ai commandé chez cette marque... une robe de grossesse! La poisse, me voilà fichée. Les nombreux rapaces qui ont pigé qu'il y avait une masse de pognon à se faire sur le dos des nouveaux-nés ont entamé leur action. Parmi eux, certains assureurs, qui nous certifient qu'en plus de la base, il faut souscrire à toutes les complémentaires existantes, et cela bien avant la naissance. «Enfin, c'est ce que font les parents responsables...» Là, on a alors une pensée émue pour les mamans boliviennes et leurs bébés en écharpe. Et elles, comment préparent-elles la venue de leur enfant?
