«Si on a suffisamment de volonté, on peut tout faire!» Qui a prononcé cette phrase définitivement positive? Didier Cuche? La nouvelle Miss Suisse? Ou quelqu'un qui est enfin arrivé à arrêter de fumer après trois rechutes culpabilisantes? Aucun des trois, même s'ils auraient chacun une raison légitime de s'en approprier la paternité. Elle revient à l'auteur d'un exploit hors du commun. Un témoin qui ne fait pas dans la fanfaronnade. Un pro de la volonté et du dépassement de soi qui se nomme Ed Stafford. Cet ancien capitaine de l'armée de Sa Gracieuse Majesté a réussi à descendre à pied le fleuve Amazone sur toute sa longueur après 859 jours de marche sans se faire dévorer par un crocodile ou étouffer par un anaconda entre avril 2008 et août dernier. J'ai repensé à cet extraordinaire périple après avoir pris connaissance des déboires de l'aventurière jurasso-veveysanne Sarah Marquis. Elle qui ambitionne d'arpenter en deux ans les 20 000 km séparant le lac Baïkal du sud de l'Australie et qui se retrouve actuellement déroutée au... Japon en raison d'une infection dentaire. Pour elle, la poisse survenue au sud du désert de Gobi. Pour lui, la chance d'être arrivé en héros au bord de l'océan Atlantique. Pour eux deux, des rêves insensés qui les transportent et les transcendent. Des rêves fous et déraisonnables. De ceux que je souhaiterais aux jeunes qui se perdent, comme ce week-end à la Fête des vendanges, dans l'alcool et la violence parce que pour eux leur monde est trop petit.