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Zimbabwe: les deux camps revendiquent la victoire des élections

Au premier tour de la présidentielle, Nelson Chamisa, a revendiqué une victoire face à Emmerson Mnangagwa, chef de l'Etat sortant et patron du parti de l'ancien président Mugabe.

31 juil. 2018, 18:12
Il y a eu plus de 75% de participation au premier tour des élections.

L'opposition au Zimbabwe a revendiqué mardi la victoire de son candidat Nelson Chamisa dès le premier tour de la présidentielle face au chef de l'Etat sortant Emmerson Mnangagwa, patron du parti de l'ancien président Robert Mugabe. C'était les premières élections depuis la chute de celui considéré par beaucoup comme un dictateur.

"Les résultats montrent au-delà de tout doute raisonnable que nous avons gagné les élections et que le prochain président du Zimbabwe est Nelson Chamisa", a déclaré un haut responsable du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), Tendai Biti. Il a dit se baser sur les résultats des agents du parti.

De son côté, le président Mnangagwa, qui a succédé en novembre 2007 au président Robert Mugabe à la faveur d'un coup de force, s'est dit confiant de remporter les premières élections depuis la chute du père de l'indépendance qui gouvernait le Zimbabwe d'une main de fer depuis 1980.

 

 

Toujours pas de résultats officiels

Les résultats officiels des élections présidentielle, législatives et municipales de lundi, qui se jouent essentiellement entre la Zanu-PF au pouvoir et le MDC, n'ont pas encore été annoncés. L'opposition redoute des "interférences" du camp gouvernemental dans le processus électoral.

"Il y a un retard délibéré dans l'annonce des résultats. Ce retard est totalement inacceptable", a estimé Tendai Biti, ancien ministre respecté des Finances, mettant "au défi" la commission électorale, la ZEC, d'annoncer les résultats. Les premiers résultats étaient attendus mardi et les résultats complets d'ici le 4 août.

Quelques heures plus tôt, M. Chamisa, 40 ans, avait déjà revendiqué une "victoire éclatante" sur son rival âgé de 75 ans. "Nous sommes prêts à former le prochain gouvernement", a-t-il lancé sur son compte Twitter. Rapidement, M. Mnangagwa, ancien bras droit de M. Mugabe, lui avait répondu en sous-entendant qu'il menait, lui, la course.

"Aucune fraude"

Les Zimbabwéens se sont rendus en nombre lundi aux urnes pour ces élections historiques. Selon la commission électorale, le taux de participation se situait aux alentours de 75% une heure avant la clôture des bureaux de vote. La commission électorale du Zimbabwe, très critiquée par l'opposition pendant tout le processus électoral, a affirmé mardi que les élections n'avaient été entachées d'"aucune fraude".

Si aucun candidat n'obtient la majorité absolue des suffrages au premier tour, un second tour sera organisé le 8 septembre. Dans les rues d'Harare, des habitants s'inquiétaient mardi des réactions du parti au pouvoir en cas de défaite. "Il est exclu que la Zanu-PF accepte" la victoire du MDC, a estimé Tracy Kubara, une commerçante de 26 ans.

"Le MDC n'acceptera" pas s'il perd, a-t-elle toutefois ajouté, prédisant que "les gens descendront à coup sûr dans la rue parce qu'ils sont avides de changement".

Depuis son indépendance, le Zimbabwe n'a connu que deux chefs de l'Etat, tous les deux issus du même parti, la Zanu-PF. D'abord M. Mugabe, contraint à la démission en novembre à l'âge de 93 ans, puis M. Mnangagwa, qui a pris sa revanche après avoir été limogé quelques semaines plus tôt de son poste de vice-président.

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