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Violences contre des femmes: Merkel durcit le ton sur les réfugiés

La chancelière allemande Angela Merkel s'est exprimée en faveur d'une modification de la loi suite aux événements survenus à Cologne.

09 janv. 2016, 22:35
Changement de cap pour Angela Merkel.

Angela Merkel a annoncé samedi un net durcissement des règles d'expulsion des réfugiés condamnés par la justice, en réponse aux violences contre des femmes le soir du Nouvel An à Cologne. Ces agressions ont été plus nombreuses qu'annoncé jusqu'ici.

Très avare jusqu'ici en informations sur les agressions sans précédent contre des femmes de la nuit du Nouvel An, la police locale a annoncé que leur ampleur avait été plus importante que ce que l'on savait. Il y a eu 379 plaintes au total, dont 40% à caractère sexuel, contre 170 dans le précédent pointage officiel.

La police, dont le chef a été limogé vendredi, a précisé que les suspects dans ces affaires étaient "en grande partie" des réfugiés ou des immigrants illégaux originaires de pays d'"Afrique du Nord", sans plus de détails. Ces éléments sont de nature à accroître la pression de l'opinion pesant sur la chancelière allemande pour qu'elle change le cours de sa politique d'ouverture aux réfugiés.

Pour Mme Merkel, qui s'exprimait à l'occasion d'une réunion de son parti (CDU, conservateurs) samedi à Mayence (sud-ouest), "si les réfugiés ont commis un délit", cela doit "avoir des conséquences, (...) cela veut dire que le droit (de séjour) doit s'arrêter" et ce "s'il y a une peine de réclusion, même avec sursis".

Message de fermeté

Cette évolution, entérinée par la direction de la CDU, doit encore être discutée avec le partenaire social-démocrate au sein de la coalition gouvernementale à Berlin, mais le SPD a lui aussi multiplié les messages de fermeté ces derniers jours.

"Il est important que là où la loi n'est pas suffisante, elle soit modifiée", a affirmé Angela Merkel. Elle y voit là aussi "l'intérêt de la grande majorité des réfugiés".

Légiférer "rapidement"

Pour l'heure, en vertu de la loi allemande, l'expulsion d'un demandeur d'asile n'a lieu qu'après une condamnation à au moins trois ans de prison, et à la condition que sa vie ou sa santé ne soient pas menacées dans son pays d'origine.

Le ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière a promis de légiférer "rapidement". "Il faut tout faire pour que les événements de Cologne ne puissent pas se reproduire et cela implique de la prévention, davantage de vidéosurveillance sur les places publiques, de la présence policière dans la rue, une justice rapide et de lourdes peines", a-t-il dit au quotidien FAZ à paraître dimanche.

"Les gens doutent"

"Cologne a tout changé, les gens doutent", a lancé à Mayence Volker Bouffier, vice-président de la CDU. "L'ambiance à la base du parti est sinistre", a dit un autre responsable, Carsten Linnemann.

L'Allemagne a vu affluer un nombre record de 1,1 million de demandeurs d'asile en 2015 et les violences du Nouvel An à Cologne créent le risque pour la chancelière de faire irrémédiablement basculer l'opinion publique, qui encore pour une part importante jusqu'ici était ouverte à l'égard des demandeurs d'asile fuyant guerres et autres conflits.

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