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Venezuela: révoquer Nicolas Maduro, une longue course d'obstacles

Le processus de référendum contre le président Nicolas Maduro a été initié. La prochaine étape sera effectivement de réunir en trois jours 20% de l'électorat pour qu'ils activent le référendum.

02 mai 2016, 07:28
La révocation du président du Venezuela soulève encore de nombreux obstacles.

L'opposition vénézuélienne a réuni les signatures nécessaires pour lancer le processus d'un référendum contre le président socialiste Nicolas Maduro. Il ne s'agit toutefois que de la première étape d'une longue course d'obstacles.

La coalition de la Table pour l'unité démocratique (MUD) a collecté 2,5 millions de signatures en deux jours, soit plus de dix fois le minimum requis (195'721). Elle doit les déposer en début de semaine au Conseil national électoral (CNE) pour qu'il les audite.

 

 

Cet organisme aura cinq jours pour vérifier si le seuil de signatures a été atteint. Il définira ensuite les 200 lieux où les signataires devront valider leur choix en apposant leur empreinte digitale, une étape se déroulant aussi sur cinq jours.

Selon Eugenio Martinez, expert en questions électorales, l'organisme disposera ensuite de vingt jours pour vérifier et analyser la validité des signatures.

20% de l'électorat

La prochaine étape sera de réunir en trois jours 20% de l'électorat (3'959'560 personnes). Ces personnes devront signer et enregistrer leur empreinte pour activer le référendum. 

Si cette deuxième phase est franchie, le CNE fixera la date du référendum révocatoire, qui serait le deuxième organisé dans l'histoire du Venezuela. Le précédent visait l'ex-président, le défunt Hugo Chavez (1999-2013): il avait abouti à un échec en 2004.

Pour révoquer Nicolas Maduro, le "oui" devra dépasser les 7,5 millions de voix obtenues par celui-ci lors de l'élection présidentielle de 2013.

Huit mois

Le juriste José Ignacio Hernandez calcule que toute la procédure jusqu'à l'organisation du référendum durera au maximum huit mois. Sauf si un retard est imposé par le CNE, organisme réputé proche du gouvernement.

Eugenio Martinez, plus pessimiste, estime que le délai peut s'allonger, compte tenu notamment du fonctionnement à mi-régime du secteur public. Les fonctionnaires ne travaillent plus que les lundi et mardi pour économiser l'électricité.

Valider son empreinte digitale, pour les signataires, peut aussi s'avérer compliqué. Le président a imposé que le courant - essentiel pour alimenter les machines biométriques - soit coupé quatre heures par jour.

En outre, le CNE pourrait argumenter qu'il a besoin de plus de temps pour auditer les signatures. L'opposition en a remis beaucoup plus que nécessaire, note M. Martinez.

Délai crucial

Le délai est une question cruciale: l'opposition souhaite organiser le référendum avant le 10 janvier, qui aurait été la date-anniversaire des quatre ans de mandat de Chavez, Maduro étant censé compléter ce mandat de six ans.

Si le référendum survient avant, le Venezuela irait vers de nouvelles élections. Mais à partir du 10 janvier, tout référendum couronné de succès ne mènerait qu'à une chose: le remplacement de M. Maduro par son vice-président Aristobulo Isturiz, du même parti.

Le gouvernement devrait donc tout faire pour ralentir la procédure, par exemple en invoquant devant la justice de possibles irrégularités dans la collecte de signatures, selon Eugenio Martinez.

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