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Une ville fantôme après les violences

29 mars 2011, 04:15

Lattaquié, principal port de la Syrie, ressemblait hier à une ville fantôme après trois jours de violence. Les magasins et les écoles de cette ville de 450 000 habitants, située à 40 km du village natal du chef de l'Etat, Bachar al-Assad, étaient fermés hier.

«La ville est calme ce matin, mais les rideaux des magasins sont toujours tirés et les fonctionnaires ne se sont pas rendus à leur travail. La majorité des écoles sont fermées», a affirmé un habitant, Issam Khoury, joint par téléphone. Ce journaliste et directeur du Centre de développement écologique et social a assuré que «les forces de l'ordre n'étaient pas prêtes et ont été surprises par l'intensité de la violence». L'armée a déployé des renforts dans la nuit de samedi à dimanche.

La nuit tombée, dans les quartiers de cette ville où coexistent des sunnites, des alaouites et des chrétiens, des comités de quartiers se sont constitués pour se protéger contre l'intrusion de personnes étrangères, a indiqué Issam Khoury.

Ces trois derniers jours, 13 militaires et civils ont été tués ainsi que deux insurgés. Il y a eu plus de 185 blessés, selon un bilan officiel et hospitalier. Durant le week-end, des jeunes armés de bâtons et de couteaux avaient attaqué des magasins et des habitants alors que des francs-tireurs postés sur les toits d'immeubles avaient pris pour cible des passants.

Issam Khoury a estimé qu'il était «trop tôt» pour déterminer qui étaient ces hommes. Selon les autorités, il s'agit de «fondamentalistes» qui cherchent à semer la division confessionnelle dans la ville. Selon Abdel Karim Rihaoui, président de la Ligue syrienne de défense des droits de l'Homme, il s'agirait de «ressortissants arabes de différentes nationalités qui possédaient des armes et de grosses sommes d'argent. La plupart des hommes armés ont été arrêtés par la population qui les a remis aux forces de sécurité», selon ses informations.

A Deraa, les forces de sécurité ont de nouveau ouvert le feu hier pour disperser des centaines de contestataires qui réclamaient la fin de l'état d'urgence. En dépit de l'important dispositif de sécurité et des tirs de semonce, les manifestants se sont regroupés devant la mosquée Omari.

Selon des organisations des droits de l'Homme, environ 130 personnes ont été tuées ces deux dernières semaines. /ats-afp-reuters

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