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Une Suissesse tuée pendant les affrontements en Tunisie

Une Suissesse de 67 ans a été tuée par balles mercredi soir dans le nord-est de la Tunisie, en marge d'une manifestation. Ses proches accusent les forces de l'ordre. Face à la montée des violences, la Suisse déconseille à ses ressortissants de se rendre dans le pays.

14 janv. 2011, 12:20

Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a confirmé hier le décès d'une double-nationale suisse et tunisienne.

Interrogée par la Radio Suisse Romande (RSR), la présidente de la Confédération Micheline Calmy-Rey a «déploré» ce décès. Selon elle, le ministre tunisien des affaires étrangères a assuré à l'ambassadeur de Suisse que les autorités feraient tout ce qui est en leur pouvoir pour faire la lumière sur cette affaire.

Le drame s'est produit à Dar Chaabane, près de la station balnéaire de Hammamet. La sexagénaire se trouvait sur la terrasse de sa maison, d'où elle suivait les confrontations entre la police et de jeunes manifestants, a indiqué à l'ATS le coordinateur du Comité de soutien du peuple tunisien (CSPT-Suisse), Anouar Gharbi.

La femme a été atteinte par le tir d'un policier, a affirmé son frère à la RSR. Touchée à la gorge, «sous son oreille», elle est décédée sur place. Le frère a essayé d'alerter les secours, mais en vain. Faute de pouvoir faire venir une ambulance, il a finalement dû conduire lui-même le corps de sa sœur à l'hôpital.

Mariée à un Suisse et vivant dans le Nord-Vaudois, la femme s'était rendue en Tunisie pour y passer des vacances auprès de sa famille et aurait dû rentrer en Suisse aujourd'hui. Elle sera enterrée en Tunisie cet après-midi.

Avec le mari de la victime, arrivé en Tunisie hier après-midi, le frère de la victime prévoit de déposer plainte contre les forces de sécurité. Il accuse la police d'avoir visé volontairement sa sœur. «La police vise tout, même les chiens», a-t-il accusé. Selon lui, trois personnes ont été tuées «en une heure» à Dar Chaabane: sa sœur, un enfant de onze ans et un jeune homme de 27 ans.

La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) affirme pour sa part qu'au moins 66 personnes ont été tuées depuis le début des troubles à la mi-décembre. Dans ce contexte, le DFAE a actualisé hier ses recommandations aux voyageurs.

«Tant que la situation n'est pas clarifiée, il est déconseillé de se rendre en Tunisie pour des voyages touristiques ou autres qui ne présentent pas un caractère d'urgence», écrit-il sur son site internet. «Une dégradation de la situation sécuritaire est possible», ajoute-t-il, estimant «qu'il faut compter» avec de nouvelles violences.

La Tunisie est une destination touristique prisée des Suisses. Actuellement, 230 touristes ayant voyagé avec Kuoni se trouvent en Tunisie. 95 ont réservé chez Hotelplan et une centaine chez TUI Suisse.

Le CSPT-Suisse exige que la Suisse rappelle son ambassadeur à Tunis pour «protester contre cet acte criminel et demander des explications», explique-t-il dans un communiqué. Une revendication rejetée par Micheline Calmy-Rey. /ats

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