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Une pilule miracle pourrait sauver un tiers des seniors

Une revue médicale a publié vendredi les résultats d’étude d’un nouveau traitement pour personnes âgées. Le remède, qui se présente sous la forme d’une seule pilule, combine plusieurs doses de médicaments différents. Il réduirait drastiquement les risques d’accidents cardiovasculaires en s’attaquant à plusieurs facteurs de risque.

23 août 2019, 07:14
Serait-ce bientôt la fin des semainiers pour les personnes âgées? Une pilule multifonctions semble être une solution possible. (illustration)

Une pilule quotidienne combinant des médicaments contre l’hypertension, le cholestérol et de l’aspirine réduirait d’un tiers le risque d’accidents cardiovasculaires chez des personnes d’âge mûr. Les effets du traitement sont similaires chez les hommes et les femmes.

L’idée d’une telle pilule, surnommée «polypill» et parfois surperpilule, dont la composition peut varier, date d’une vingtaine d’années. Mais une nouvelle étude, publiée vendredi par la revue médicale The Lancet, est la première menée à grande échelle pour évaluer son efficacité dans la population sur une telle durée.

Cet essai comparatif, avec tirage au sort de ceux recevant la polypill plus des conseils d’hygiène de vie (arrêt du tabac, activité physique) ou seulement des conseils, a concerné une population rurale turkmène d’Iran. 90% des quelque 7000 participants, âgés de 50 à 75 ans, n’avaient pas d’antécédents de maladies cardiovasculaires (MCV). Près de la moitié étaient des femmes.

Par comparaison aux seuls conseils sur le mode de vie, prendre la pilule combinée a réduit le risque d’accidents cardiovasculaires majeurs de 34% dans l’ensemble et d’environ 40% chez les personnes sans antécédents de MCV sur cinq ans (4,5% contre 7,5%), et d’environ 20% chez les patients déjà atteints de maladies cardiovasculaires.

18 millions de morts par an

Les effets du traitement ont notamment été similaires chez les hommes et les femmes et chez les plus ou moins jeunes.

Après ajustement pour tenir compte des gens prenant d’autres médicaments cardiovasculaires, l’effet protecteur global de la polypill tombe à 22% (contre 34%), mais est resté statistiquement significatif, note The Lancet.

La pilule testée contenait de faibles doses de deux médicaments contre l’hypertension (un diurétique, l’hydrochlorothiazide 12,5 mg et l’énalapril 5 mg) ainsi qu’une dose modérée (20 mg) d’un anticholestérol, l’atorvastatine, et 81 mg d’aspirine, indiquent Gholamreza Roshandel, de l’université des sciences médicales de la province iranienne du Golestan, et ses collègues.

Une solution pour l’ONU?

La stratégie d’une multipilule, de bas prix, «si elle était adoptée à grande échelle, pourrait jouer un rôle clé dans la réalisation de l’objectif ambitieux de l’ONU: réduire la mortalité prématurée due aux maladies cardiovasculaires d’au moins un tiers d’ici 2030», estime le Dr Nizal Sarrafzadegan, de l’université des sciences médicales d’Ispahan, coauteur.

«Plus des trois quarts des 18 millions de personnes qui meurent de maladies cardiovasculaires chaque année vivent dans des pays à revenus faibles ou intermédiaires», rappelle le médecin.

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