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Une issue à l'impasse?

23 juil. 2011, 11:35

Après 405 jours d'impasse politique, la Belgique se met en vacances avec une lueur d'espoir: les chrétiens-démocrates flamands, parti clé de toute majorité gouvernementale solide, ont accepté de rejoindre la table des tractations. Ils ont du même coup brisé le «pacte du refus» noué avec Bart De Wever, homme fort de la Flandre et chef de file des séparatistes.

L'accord, scellé au milieu des feux d'artifice de la fête nationale belge, porte sur la méthode des négociations, et non pas sur le contenu d'un programme de gouvernement. Mais c'est la première fois qu'une issue se dessine depuis le printemps 2010. «Ne boudons pas notre plaisir: nous avons fait un pas dans la bonne direction», s'est réjoui Charles Michel, patron des libéraux francophones, l'un des huit partis impliqués.

Le mérite en revient à deux hommes. Le roi Albert II d'abord, qui, à la veille d'une célébration nostalgique, avait lancé une mise en garde remarquée contre le spectacle de désunion offert par le royaume. «Notre situation inquiète nos partenaires. Elle peut nuire au rôle de la Belgique en Europe et aussi à l'élan d'unité européenne.»

L'avertissement a-t-il porté? Il a en tout cas précédé de peu le revirement des chrétiens-démocrates flamands et de leur chef, le jeune Wouter Beke. Pépinière de premiers ministres belges et parti naguère dominant, le CD & V a fourbi les armes des séparatistes depuis qu'il a concédé la défaite à la NVA de Bart De Wever, aux législatives de juin 2010. Cette alliance des «non», purement électorale, a durablement plombé la formation d'un gouvernement.

Ce changement de cap ouvre une tout autre perspective: celle d'une coalition de huit partis ( quatre flamands et quatre francophones) disposant d'une majorité des deux tiers à la chambre. Numériquement, elle permettrait de voter les réformes institutionnelles exigées par le Nord et déjà à moitié consenties par le Sud. Bref, la Belgique pourrait sortir de l'ornière.

Les huit partis, épuisés par quinze mois de vaines tractations, se sont accordés une trêve jusqu'à la mi-août avant d'entrer dans le vif du sujet. Avec la suppression de droits linguistiques et électoraux particuliers des francophones de la banlieue de Bruxelles pour commencer. Puis, la réforme des institutions du pays doit être discutée. Deux dossiers explosifs qui continuent d'hypothéquer un succès.

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