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«Une culture de l'impunité a trop longtemps existé»

Le président de la commission d'enquête de l'ONU sur Gaza Richard Goldstone a demandé hier de passer à l'action et de lutter contre l'impunité en présentant son rapport. Israël et les Etats-Unis se sont cependant opposés à ses recommandations.

30 sept. 2009, 10:01

«C'est le moment d'agir. Une culture de l'impunité dans la région a existé pendant trop longtemps», a affirmé le président de la commission d'enquête devant le Conseil des droits de l'homme réuni à Genève. «Renoncer à poursuivre les auteurs de sérieuses violations des droits de l'homme pendant n'importe quel conflit aurait un impact profondément négatif sur la justice internationale», a averti Richard Goldstone.

Son rapport a bénéficié du soutien du groupe africain, de l'Organisation de la conférence islamique, du groupe arabe et des pays non-alignés. Mais Richard Goldstone a reconnu que la réponse apportée par Israël ne le rend «pas optimiste» sur la mise en œuvre des recommandations du rapport.

Le document, publié le 15 septembre, conclut que l'armée israélienne et le Hamas ont commis des crimes de guerre et peut-être des crimes contre l'humanité entre le 27 décembre 2008 et le 18 janvier 2009. Il recommande que le Conseil de sécurité de l'ONU soit saisi si Jérusalem ne fait pas dans les six mois les enquêtes nécessaires, puis le procureur de la Cour pénale internationale (CPI).

Les Etats-Unis ont emboîté hier le pas à Israël. En dépit d'appels lancés par des ONG, dont Human Rights Watch, au président Barack Obama, le secrétaire d'Etat américain adjoint pour les droits de l'homme Michael Posner n'a pas soutenu les conclusions du rapport. Il a dénoncé le «traitement disproportionné» d'Israël au Conseil. Le représentant américain a affirmé que le rapport est «profondément entaché d'erreurs», tout en reconnaissant les efforts du juge Goldstone.

Il n'y a pas d'équivalent moral entre Israël, un Etat démocratique qui a le droit de se défendre, et le Hamas, un mouvement menant des actions terroristes contre les civils dans le sud d'Israël, a déclaré Michaël Posner. «Nous prenons ces accusations graves au sérieux, mais nous sommes certains qu'Israël a la capacité d'enquêter et de mener des investigations solides», a affirmé le représentant de Washington.

Auparavant, l'ambassadeur israélien Aharon Leshno Yaar avait dénoncé de manière virulente un «rapport honteux», en affirmant que la mission avait été guidée par «la politique et non par les droits de l'homme». Le délégué israélien a affirmé que le refus de Jérusalem de coopérer avec la mission était pleinement justifié. Il a accusé la mission Goldstone d'envoyer le mauvais signal aux groupes terroristes.

Les violations commises tant par Israël que par le Hamas lors de l'offensive contre Gaza ne doivent pas rester impunies, a affirmé pour sa part l'ambassadeur de Suisse auprès de l'ONU. Il a regretté qu'Israël n'ait pas coopéré avec la mission Goldstone. /ats-afp

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