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Un prêtre allemand demande au pape d'annuler son célibat

Le prêtre allemand Stefan Hartmann a écrit une lettre au Pape François pour lui demander de le libérer de son voeu de célibat. Car ce père bavarois est aussi... père d'une fille née en 1989. Il a publié son message sur sa page Facebook et il espère une réponse positive d'un souverain pontife qui a montré des signes d'ouverture.

30 avr. 2014, 14:45
Stefan Hartmann sait qu'il est loin d'être isolé au sein de l'Eglise catholique. Les discussions en cours au Vatican semblent lui donner raison.

Le père Stefan Hartmann fait la Une des journaux allemands depuis le début de cette année. Il a en effet décidé en janvier de rendre sa paternité publique. Selon le Huffington Post, il a admis, au cours d'une interview télévisée, qu'il était le père d'une jeune fille née en 1989.

Docteur en théologie, curé d'une paroisse de Bavière, l'homme d'Eglise ne veut pas renoncer à ses charges, comme le lui ont instamment demandé ses supérieurs hiérarchiques, pas plus qu'il ne veut renoncer à une vie de famille et ce même s'il admet n'avoir pas pu poursuivre sa relation avec la mère de son enfant.

Lettre et croisière médiatique

Il a donc pris sa plus belle plume et il a écrit le 23 avril au pape François une lettre lui demandant de le dispenser de son voeu de célibat. Il a publié ce texte sur sa page Facebook le 24 avril dernier. Il lui demande en résumé de le libérer de cette obligation. "...après une long examen de ma conscience et de ma situation personnelle, je vous demande ici une dispense/libération du voeu de célibat que j'ai prononcé le 19 décembre 1981."

Et s'il s'adresse directement au pape, c'est qu'il estime que son évêque n'est pas prêt, ni disposé à ouvrir une discussion sur le sujet. C'est qu'il pense que François 1er a déjà montré de nombreux signes d'ouverture et qu'il est capable de mettre sur la table ce débat crucial pour l'avenir de l'Eglise catholique. "J'ai essayé de suivre la voie du célibat, mais, depuis 2007, je vois que je n'en suis pas capable. Et je sais que beaucoup de mes confrères sont dans la même situation et qu'ils doivent souvent abandonner la prêtrise dans la douleur. C'est pourquoi j'espère que vous, avec les évêques de notre Eglise, puissiez ouvrir une nouvelle voie."

Le prêtre conclut en disant: "ce serait un immense acte de miséricorde et de bonté (pas seulement pour moi), si vous accédiez à ma demande et si vous m'autorisiez à vivre en couple et à intégrer ma fille dans cette nouvelle famille."

Le Vatican pas fermé à la question

Pour Stefan Hartmann, il ne fait pas de doute que la fin du célibat des prêtres susciterait de nombreuses vocations. Et la question ne laisse pas le pape indifférent. Toujours selon le Huffington Post, il se serait entretenu récemment avec un évêque brésilien sur le sujet. François, qui est un pape résolument pragmatique, a entendu les griefs de ce dernier qui se plaint du manque cruel de prêtres dans ses paroisses, avec 27 curés pour 700'000 fidèles.

Et le pape d'expliquer qu'il ne peut, à lui seul, depuis Rome, tout changer. "C'est à nous, évêques, d'être courageux", a-t-il confié à l'évêque brésilien, "de faire des suggestions concrètes."

Le message n'est pas tombé dans l'oreille d'évêques sourds. Trois d'entre eux, Britanniques, ont immédiatement annoncé qu'ils allaient évoquer la question du mariage des prêtres lors d'un conclave qui doit avoir lieu en mai au Royaume-Uni. Et d'autres haut-responsables de l'Eglise catholiques leur ont emboîté le pas, à l'instar du secrétaire d'Etat du pape, le cardinal Pietro Parolin, qui estimait, en automne 2013, que "le célibat n'est pas un dogme de l'Eglise et il peut être discuté, parce que c'est une tradition de l'église."

Le débat est donc largement ouvert au sein de l'Eglise catholique et les résistences se font de plus en plus timides. Quant au père Stefan Hartmann, il n'a à ce jour toujours pas reçu de réponse du pape.

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