Quel jugement portez-vous sur l’état des relations entre la Suisse et l’UE?
Je suis à Bruxelles depuis 1972. Je n’ai jamais connu une situation aussi délicate. Elle est comparable à celle qui prévalait après le non à l’Espace économique européen de décembre 1992. Plus le temps passe, sans accord-cadre institutionnel, plus on s’approche d’un no man’s land.
Si ce n’est que contrairement à 1992, la Suisse n’a pas encore rejeté catégoriquement l’accord institutionnel, non?
C’est vrai, mais on fait comme si tout était à recommencer. L’accord institutionnel a été négocié de façon brillante. Mais certaines de nos autorités ont saboté le travail de nos négociateurs, pour des raisons de politique intérieure.
Un no man’s land, disiez-vous…
On risque d’être confronté à l’absence active d’un partenaire. Nos jeux d’accords bilatéraux avec l’Union pourraient se désagréger. Comment inciter les Européens à continuer de mettre à jour ces accords et d’en négocier de...