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Un journaliste sous écoute

02 sept. 2011, 11:15

Les services de renseignement français ont bien espionné un journaliste qui enquêtait sur les dossiers judiciaires concernant l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt. Une surveillance mise en place au lendemain de la parution d'un article embarrassant pour le pouvoir.

Une juge d'instruction parisienne, Sylvie Zimmermann, a découvert que la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) avait demandé en juillet 2010 par réquisition à l'opérateur Orange les factures détaillées de téléphone de Gérard Davet, journaliste au «Monde». La demande a été faite le lendemain de la publication par le quotidien d'un article embarrassant pour Eric Woerth, alors ministre du Travail, qui a dû démissionner en raison de soupçons de financement politique illégal par Liliane Bettencourt. «Le Monde», qui a porté plainte et a donc accès au dossier d'enquête, a révèlé l'existence de cette réquisition écrite.

La DCRI et le gouvernement avaient déjà admis l'existence de cette opération, mais assuraient ne s'être intéressées qu'à la source de Gérard Davet et donc à l'éventuelle violation du secret professionnel d'un fonctionnaire. Gérard Davet a déclaré qu'il estimait avoir la preuve d'«un mensonge d'Etat». Il remarque que les agents de la DCRI ont eu accès, alors qu'il n'est soupçonné d'aucun délit, à la liste de tous les appels entrant et sortant de son téléphone, ainsi qu'aux données de géolocalisation.

Claude Guéant, ministre de l'Intérieur, a confirmé l'existence d'une enquête mais nié que Gérard Davet ait été visé. «Il y a eu effectivement des repérages de communications téléphoniques, ce qui est tout à fait différent d'une écoute», a-t-il dit. La source supposée de Gérard Davet, un magistrat en poste au ministère de la Justice, a été limogé et chargé d'une mission à Cayenne. / ats-afp-reuters

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