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Un faux appel à l'aide portugais provoque un vrai vaudeville

Les Européens s'efforcent d'endiguer les inquiétudes concernant la zone euro avec des propos rassurants sur le Portugal et l'Espagne, alors que l'annonce du plan de sauvetage pour l'Irlande est imminente et que les rumeurs d'aide à Lisbonne se font plus insistantes.

27 nov. 2010, 12:47

Des informations publiées hier par le journal allemand «Financial Times Deutschland» ont mis le feu aux poudres. Selon le quotidien financier, la Banque centrale européenne (BCE) et une majorité de pays de la zone euro font pression sur le gouvernement portugais pour qu'il demande à son tour une aide de l'UE et du FMI.

Ces pressions auraient pour arrière-pensée d'éviter à sa voisine l'Espagne de se retrouver dans une situation difficile, estime le journal. Les gouvernements portugais et allemand et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso ont aussitôt démenti ces informations. Les Européens n'ont pas «suggéré» au Portugal qu'il demande un plan d'aide financière comme vient de le faire l'Irlande, a déclaré José Manuel Barroso à Paris.

Le gouvernement «dément toute pression de la BCE ou des pays européens pour que le Portugal demande de l'aide», a indiqué un porte-parole du cabinet du premier ministre portugais, José Socrates. Ces rumeurs interviennent alors que le Parlement portugais doit adopter définitivement hier un budget d'austérité pour 2011, qui doit permettre de réduire drastiquement le déficit du pays. Le chef du gouvernement socialiste espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a déclaré de son côté qu'il écartait «absolument» l'éventualité d'un plan de sauvetage financier de l'Espagne. «Ceux qui misent contre l'Espagne à court terme vont se tromper», a-t-il ajouté.

Malgré ces propos rassurants, les rumeurs de contagion ont affolé les marchés.

Sur le marché obligataire, l'écart entre les taux espagnols à 10 ans et les taux allemands, qui servent de référence dans la zone euro, a atteint vendredi un plus haut historique, à 260 points de base (équivalent de 2,6%), signe de la défiance des investisseurs à l'encontre de l'Espagne.

Le Portugal a lui vu ses taux à 10 ans battre un record depuis l'adoption de l'euro, à 7,121%. Quant à l'euro, il s'enfonçait hier sous le seuil de 1,33 dollar, au plus bas depuis deux mois. Les marchés attendent aussi avec anxiété les détails du plan d'aide à l'Irlande de l'UE et du Fonds monétaire international, au sujet duquel des tractations sont toujours en cours à Dublin. Des sources diplomatiques européennes ont indiqué jeudi que ce plan d'aide avait de bonnes chances d'être finalisé dès demain. Une réunion des ministres des Finances de la zone euro puis de l'ensemble de l'Union européenne est du coup envisagée demain pour approuver le montant de l'aide, qui devrait tourner autour de 85 milliards d'euros, et fixer les conditions à remplir par Dublin en échange.

Au cours d'un entretien, jeudi soir, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy ont souhaité un accord rapide dans les négociations sur l'aide à l'Irlande.

Dans ce contexte, le quotidien allemand «Die Welt» a affirmé, dans son édition d'hier, que la Commission européenne aurait proposé de doubler à 880 milliards d'euros le montant du Fonds de secours pour les pays de la zone euro, vu l'ampleur de la crise. Bruxelles a catégoriquement démenti ces informations. Ce Fonds européen de stabilité financière, créé au printemps, est actuellement doté de 440 milliards d'euros de garanties de prêts des pays de la zone euro. /ats-afp

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