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Un double attentat fait près de 100 morts et 700 blessés

Un double attentat à la voiture piégée contre des bâtiments officiels en plein cœur de Bagdad a fait hier au moins 99 morts et 712 blessés. Un acte que le gouvernement a imputé à al-Qaïda et «ses alliés» accusés de vouloir torpiller les élections théoriquement prévues en janvier.

26 oct. 2009, 04:15

Le premier attentat a visé hier vers 12h30 (heure suisse) le Ministère de la justice et celui des municipalités et des travaux publics qui se font face dans la rue de Haïfa. Dix minutes plus tard, une seconde explosion s'est produite devant le siège du gouvernorat de Bagdad, dans le même secteur.

«Les crimes du Baas et d'al-Qaïda ne réussiront pas à bloquer le processus politique et la tenue des élections. C'est la même main maculée de sang qui a commis les attentats du 19 août et nous punirons les ennemis de l'Irak», a affirmé le premier ministre irakien Nouri al-Maliki, qui s'est rendu sur les lieux des attentats. L'Irak a déjà accusé dans le passé la Syrie de donner refuge à des membres du parti Baas de l'ancien président Saddam Hussein.

«Nous avons recensé 99 morts et 712 blessés et nous avons ramassé des membres qui pourraient correspondre à six corps», a affirmé un haut responsable du Ministère de la santé, en contact avec les hôpitaux. Il a démenti un bilan fourni par une source du Ministère de l'intérieur faisant état de 132 morts et de 722 blessés.

Il semble que, comme lors du double attentat du 19 août contre les Ministères des affaires étrangères et des finances qui avait fait une centaine de morts, il s'agisse d'actions suicide car des cratères sont visibles au milieu de la chaussée.

Peu après les explosions, des corps gisaient dans la rue ensanglantée devant les ministères. Un corps sans tête, des membres et des morceaux de chair étaient disséminés dans la rue. La fureur des habitants était dirigée contre les autorités. «Quand les politiciens ne sont pas d'accord entre eux ils nous envoient des bombes mortelles. Nous ne voulons plus de Parlement. Qu'ils nous laissent en paix», a affirmé l'ambulancier Adel Sami.

Mohammad Radi pestait, lui, contre les policiers. «Leurs appareils ne détectent pas les explosifs mais seulement les parfums de femme et ils passent leur temps à bavasser entre eux ou pendus à leur téléphone au lieu de contrôler les voitures». Mais un homme a retrouvé la liberté grâce aux attentats. Un policier sur place a raconté qu'un homme venant d'être kidnappé se trouvait dans le coffre de la voiture quand ont eu lieu les explosions. Il a été libéré par les forces de l'ordre alors que deux de ses ravisseurs ont été tués et le chauffeur blessé.

A l'hôpital al-Karama, des dizaines de personnes se pressaient pour consulter la liste des victimes. «Où est Kazem, où est mon mari? Les voisins m'avaient dit qu'il était ici mais je ne le trouve pas», se lamente Oum Ahmad, 45 ans. Le chef de l'armée de terre irakienne avait mis en garde samedi contre le risque d'un regain de violences dans les neuf prochains mois en raison de la tenue d'élections générales et de l'installation d'un nouveau gouvernement. Les dirigeants irakiens devaient se réunir hier pour tenter de se mettre d'accord sur une nouvelle loi électorale permettant la tenue du scrutin le 16 janvier.

Le Département fédéral des affaires étrangères dénonce un acte d'une violence et d'une cruauté absurdes, indique un communiqué diffusé dans la soirée. /ats-afp

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