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Ukraine: les différends persistent, en particulier sur les observateurs militaires

En Ukraine, les séparatistes retiennent toujours une équipe d'observateurs militaires de l'OSCE. Et l'insurrection pro-russe continue de s'étendre dans l'Est du pays.

01 mai 2014, 19:02
Le bras de fer se poursuivait jeudi autour de l'Ukraine, où l'insurrection pro-russe continue de s'étendre dans l'Est du pays, comme ici à Donetzk.

Le bras de fer se poursuivait jeudi autour de l'Ukraine, où l'insurrection pro-russe continue de s'étendre dans l'Est du pays. Les séparatistes retiennent depuis près d'une semaine une équipe d'observateurs militaires d'Etats membres de l'OSCE.

A Donetsk, plusieurs centaines de militants pro-russes ont eux donné l'assaut en début d'après-midi contre le siège du parquet régional. Ils ont lancé des pierres sur des policiers qui protégeaient le bâtiment et dont au moins quatre ont été blessés, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place.

En ce 1er mai, jour férié, les traditionnels défilés de la Fête du Travail ont donné à chaque camp l'occasion de défendre ses couleurs et ses slogans.

A Kiev, les habitants ne se sont guère mobilisés. Seules 2000 à 3000 personnes se sont réunies dans le calme, scandant des slogans en faveur de l'unité de l'Ukraine.

Poutine plébiscité en Russie

A Moscou, par contraste, la mobilisation a été massive et patriotique. Environ 100 000 personnes ont défilé jeudi sur la place Rouge, renouant avec une tradition datant de l'URSS. "Je suis fier de mon pays", "Poutine a raison", proclamaient des pancartes brandies dans la foule.

Même phénomène à Simféropol, capitale de la péninsule ukrainienne de Crimée, rattachée en mars à la Russie, où quelque 60 000 personnes ont défilé en brandissant des drapeaux russes et des portraits du président Poutine. "Nous sommes la Russie", "Poutine est notre président", pouvait-il être lu sur leurs banderoles.

A Slaviansk, bastion rebelle pro-russe de l'est de l'Ukraine qui échappe depuis plus de deux semaines au contrôle des autorités centrales, les rebelles séparatistes retenaient toujours une équipe d'observateurs d'Etats membres de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

La chancelière allemande Angela Merkel a demandé au président Poutine de "faire usage de son influence" dans le dossier des observateurs retenus en "otages" (sept étrangers et quatre Ukrainiens), a indiqué une porte-parole du gouvernement allemand. Le Kremlin a confirmé le contenu de la conversation.

Les négociations patinent

Les négociations pour leur libération semblent patiner depuis plusieurs jours. Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier doit être reçu vendredi à Berne par le président en exercice de l'OSCE Didier Burkhalter.

"Il n'y a rien de neuf", avait auparavant déclaré jeudi la porte-parole des rebelles de Slaviansk, Stella Khorocheva, affirmant toutefois que l'atmosphère des pourparlers était "amicale".

Le chef séparatiste et maire auto-proclamé de Slaviansk, Viatcheslav Ponomarev, a déclaré jeudi à l'agence de presse Interfax négocier avec les autorités ukrainiennes à leur sujet. "Nous espérons les échanger contre nos camarades qui ont été capturés par Kiev", a-t-il dit.

Les rebelles de Slaviansk négocient aussi le sort de trois officiers ukrainiens capturés eux aussi il y a plusieurs jours: "Ils se sentent bien, nous allons aussi essayer de les échanger", a-t-il dit.

Douzaine de villes contrôlées

Les rebelles pro-russes, hostiles au pouvoir qui s'est mis en place à Kiev après le renversement du président Viktor Ianoukovitch, ont continué ces derniers jours d'étendre leur emprise sur une série de villes de l'Est ukrainien. Ils contrôlent des sites dans plus d'une douzaine de villes.

La bataille entre Kiev et Moscou se poursuit aussi sur les fronts militaire, économique ou diplomatique.

A Kiev, les autorités ont procédé au coeur de la nuit de mercredi à jeudi à des exercices militaires. Des membres des unités spéciales de la garde présidentielle, circulant dans une dizaine de blindés, ont encerclé le bâtiment du Parlement et des tireurs d'élite ont été parachutés sur le toit.

Alerte totale

Kiev avait annoncé mercredi avoir mis ses forces armées en "état d'alerte total".

Dans un geste qui devrait irriter encore davantage Moscou, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a annoncé que l'attaché militaire russe à Kiev avait été "arrêté" mercredi. Il a dit l'avoir pris en "flagrant délit" d'espionnage et lui a ordonné de quitter son territoire.

Les Occidentaux ont de leur côté apporté un soutien financier à l'Ukraine en validant un prêt de 17 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI).

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