Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Ukraine: le président Ianoukovic est en congé maladie

Alors que son pays vit une véritable révolution populaire, qu'il n'a plus de premier ministre, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch est en congé maladie pour une "maladie respiratoire aiguë et une forte fièvre".

30 janv. 2014, 18:53
Viktor Yanukovych (ici à gauche lors d'une visite d'Etat) tombe malade, alors que son pays traverse une crise très profonde.

Le bras de fer continue entre le président ukrainien et l'opposition. En congé maladie depuis jeudi matin, Viktor Ianoukovitch estime que les protestataires enveniment la situation alors que ceux-ci l'accusent d'avoir violé la Constitution lors d'un vote au Parlement.

L'Ukraine est en en pleine crise politique après deux mois de contestation. Mardi, le gouvernement a démissionné. Mercredi soir, le Parlement a adopté une loi d'amnistie pour les dizaines de manifestants interpellés en deux mois.

Cette loi est assortie toutefois de conditions perçues comme une sorte de nouvel ultimatum aux insurgés. Car pour appliquer l'amnistie, les manifestants devront d'abord avoir évacué dans les 15 jours les rues, places et bâtiments administratifs occupés à Kiev et dans plusieurs régions du pays. Des conditions rejetées par les leaders de l'opposition.

Nouveau rebondissement jeudi matin avec l'annonce de l'indisponibilité du président Ianoukovitch. Il souffre d'une "maladie respiratoire aiguë" accompagnée d'une "forte fièvre", a précisé son service de presse. Les fonctions de chef de gouvernement sont exercées à titre provisoire par le vice-Premier ministre, Serkiy Arbouzov.

Plus tard dans la journée, le président a cependant accusé l'opposition d'"envenimer la situation" pour avoir appelé la population à continuer de manifester "en raison des ambitions politiques de quelques-uns de ses dirigeants".

Un responsable de l'administration présidentielle, Andriy Portnov, a par ailleurs précisé au sujet des conditions de l'amnistie que les manifestants pourraient continuer de se réunir sur la Place de l'Indépendance à Kiev "pour y protester pacifiquement".

Viole de la Constitution

En début de soirée, les trois dirigeants de l'opposition ont accusé le président ukrainien d'avoir violé la Constitution pour avoir exercé un chantage sur les députés de son parti lors du vote de la loi d'amnistie aux manifestants d'opposition arrêtés.

"Il a été établi que plusieurs députés ont voté pour d'autres, ce qui viole la Constitution", écrivent Vitali Klitschko, Arseni Iatseniouk et Oleg Tiagnybok dans une déclaration commune.

Froid perçant

Lieu symbolique et névralgique de la contestation, la place de l'Indépendance, aussi connue sous le nom de Maïdan, est occupée depuis deux mois nuit et jour. L'endroit parsemé de tentes et de braseros est aussi hérissé de hautes barricades. Sur place, les militants ne donnent aucun signe de vouloir partir malgré le froid perçant.

"J ́ai le sentiment que cet homme veut nous arnaquer et essaie seulement de gagner du temps. Mais nous n'allons pas le laisser faire", a déclaré un des leaders de l'opposition, l'ex-champion de boxe Vitali Klitschko, jeudi dans les colonnes du quotidien allemand "Bild".

Appel à la fin de la violence

Les Européens, qui craignent de voir dégénérer ce conflit ayant fait au moins quatre morts et plus de 500 blessés, selon un bilan officiel, ont aussi adressé un message d'apaisement à toutes les parties. En déplacement en Ukraine mercredi, la responsable de la diplomatie européenne Catherine Ashton a appelé à la fin de "la violence et (des) intimidations, d'où qu'elles viennent".

Le président américain Barack Obama a souligné que les Etats-Unis défendaient le droit des Ukrainiens de "s'exprimer librement et pacifiquement", et celui d'avoir leur "mot à dire pour l'avenir du pays".

Soutien financier

La Russie, qui a vivement dénoncé ce qu'elle perçoit comme des ingérences européennes en Ukraine, a affiché sa circonspection à l'égard des changements en cours à Kiev.

M. Poutine a estimé qu'il fallait "attendre la formation du nouveau gouvernement", avant de continuer de mettre en oeuvre l'aide économique de 15 milliards de dollars (13,5 milliards de francs) accordée en décembre à ce pays après qu'il eut renoncé à s'associer à l'UE.

Au bord de la cessation de paiements, l'Ukraine a un besoin aigu de soutien financier pour faire face à ses obligations. Des chiffres publiés jeudi ont indiqué que seul un rebond au quatrième trimestre 2013 lui avait permis d'enregistrer une croissance nulle, après cinq trimestres successifs de recul de son PIB.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias