La France a critiqué lundi la position "contradictoire" de la Russie sur les élections présidentielles. Elle s'oppose à celle sur territoire ukrainien mais appelle les Syriens à voter pour le président Bachar al-Assad.
"Quand on a une situation où on veut s'en sortir par la démocratie, il faut aller aux élections." a déclaré le chef de la diplomatie française Laurent Fabius sur la radio France Inter.
"Je remarque en passant une contradiction insoutenable de nos partenaires russes. D'un côté, ils disent qu' il ne faut pas d'élections en Ukraine, alors que c'est la sortie par la paix. Et de l'autre, en Syrie, alors qu'il y a la guerre, qu'il y a 150'000 morts, il faut voter pour M. Bachar Al-Assad au début du mois de juin", a ajouté Laurent Fabius.
En Syrie, le président sortant Bachar al-Assad est soutenu par la Russie. Il affrontera deux candidats à l'élection présidentielle du 3 juin qu'il est assuré de remporter dans un pays ravagé par la guerre civile.
En Ukraine, la Russie ne reconnaît pas le président et le gouvernement intérimaire qui dirigent le pays depuis la destitution du président Viktor Ianoukovitch après un vaste mouvement de contestation sur le Maïdan de Kiev. La propagation de troubles séparatistes dans l'est du pays et les violences récentes à Odessa compliquent chaque jour un peu plus l'organisation d'une présidentielle.
Moscou considère que la tenue d'une élection serait "absurde" dans le contexte actuel. Les Occidentaux pour leur part accusent les Russes d'entretenir les troubles en Ukraine.
Sortie normale de crise
En Ukraine, "l'objectif, c'est la désescalade et la préparation des élections du 25 mai", a expliqué le chef de la diplomatie française. "Si elles n'ont pas lieu - ces élections présidentielles qui sont la sortie normale d'une crise -, nous passerons au stade 3 des sanctions", a prévenu Laurent Fabius.
Vendredi, le président Barack Obama et la chancelière allemande Angela Merkel avaient déjà menacé la Russie de nouvelles sanctions. Ces dernières viseraient directement certains secteurs économiques, en cas de dégradation de la situation en Ukraine.