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Ukraine: l'Est du pays appelé aux urnes pour son "indépendance"

Les Ukrainiens de l'Est doivent décider dimanche du futur de leur région. Cette partie de l'Ukraine pourrait devenir indépendante. Le référendum est déjà jugé "illégal" par Kiev.

11 mai 2014, 21:28
La mise en place du référendum s'est faite en un temps record.

Les insurgés pro-Russes qui contrôlent les principales villes du bassin du Donbass, frontalier de la Russie, avaient convoqué environ 7,3 millions de personnes pour valider leur projet d'"indépendance" autoproclamée. Dimanche, avant la fermeture des bureaux de vote, ils se disaient certains d'obtenir un soutien massif.

Le chef de la "république populaire" autoproclamée de Donetsk, Denis Pouchiline, a annoncé que l'armée ukrainienne serait considérée comme une force occupante dès la proclamation des résultats de la consultation, soit en principe lundi. Il a préconisé la mise en place d'organes étatiques dans l'est de l'Ukraine.

Heurts à Slaviansk

Des affrontements ont été signalés autour d'un bâtiment de la télévision dans les environs de Slaviansk, la place forte des rebelles, juste avant l'arrivée des premiers électeurs. Ceux-ci ont dû contourner maintes barricades pour parvenir aux bureaux de vote.

A Slaviansk, où le maire autoproclamé Viatcheslav Ponomarev avait promis samedi une "participation de 100%", une foule dense s'est pressée dès la matinée dans deux bureaux de vote du centre-ville.

"Nous voulons tous vivre dans notre propre pays", a déclaré un étudiant de 20 ans rencontré au bureau de vote de l'université. Mais selon lui, après le vote, "ce sera toujours la guerre". "La Yougoslavie a éclaté et les gens vivent bien aujourd'hui", constatait pour sa part un ancien ouvrier d'usine.

Dimanche à midi, la participation avoisinait les 30% à Donetsk, la principale ville du Donbass. Ce chiffre est "au-delà de nos attentes", selon Kiril Roudenko, porte-parole adjoint de la République de Donetsk.

Bulletins "tachés de sang"

A Kiev, la diplomatie ukrainienne a qualifié cette consultation de "farce criminelle" financée par la Russie. "Le référendum (...) est juridiquement nul et n'aura aucune conséquence juridique pour l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a déclaré le ministère des Affaires étrangères. Les autorités ukrainiennes restent déterminées à mener à bien le scrutin présidentiel anticipé prévu le 25 mai.

Le ministère ukrainien de l'Intérieur a même évoqué des bulletins de vote "tachés de sang". Dans la guerre de propagande que se livrent les deux camps, un responsable du ministère a estimé que les deux tiers des habitants du territoire avaient même refusé de voter.

La crainte de Kiev et des Occidentaux est de voir se reproduire dans l'est de l'Ukraine un scénario similaire à celui qui a abouti au rattachement de la Crimée à la Russie en mars. Pour les Etats-Unis, ces référendums sont "illégaux" et constituent "une tentative pour créer des divisions et des troubles".

De son côté, l'UE a annoncé dimanche ne pas reconnaître les résultats de ces "prétendus référendums". Ceux qui les ont organisés "n'ont pas de légitimité démocratique" et "leur organisation est contraire aux objectifs de la déclaration conjointe de Genève pour faire baisser la tension", a déclaré Maja Kocijancic, porte-parole de la cheffe de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.

Schröder fustige Bruxelles

Les Occidentaux, qui ont adopté des sanctions ces dernières semaines contre la Russie, menacent de les étendre si la présidentielle de fin mai n'a pas lieu en Ukraine. "Un échec de la tenue de ces élections déstabiliserait encore plus le pays", ont pour leur part souligné samedi de concert Angela Merkel et François Hollande.

"Je suis sûr que l'élection (présidentielle) aura lieu dans toute l'Ukraine, y compris Donetsk et Lougansk", a voulu rassurer dimanche le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Serguiï Pachinski.

Dans la presse dominicale, l'ex-chancelier allemand Gerhard Schröder, proche de Vladimir Poutine, a estimé de son côté que l'UE était la principale responsable de la crise ukrainienne, ayant obligé Kiev à choisir entre l'UE et la Russie.

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