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Ukraine: droits de l'homme en danger selon l'ONU

Dans l'est de l'Ukraine, la situation des droits de l'homme subit une "détérioration alarmante", selon l'ONU. L'organisation dénonce principalement de graves problèmes en Crimée, en particulier en relation avec les Tatars.

16 mai 2014, 21:27
Les protestations en Crimée inquiètent l'ONU.

Dans un rapport présenté vendredi, la mission d'observation du Haut Commissariat de l'ONU déployée depuis mars en Ukraine dénonce des actes répétés de violence contre des personnes participant pacifiquement à des rassemblements, principalement celles qui soutiennent l’unité de l’Ukraine et qui sont contre les désordres dans les villes de l’est du pays.

Dans la plupart des cas, la police locale n’a rien fait pour empêcher ces violences. Parfois, elle a ouvertement coopéré avec les agresseurs.

L'ONU énumère de nombreux exemples de meurtres, tortures, passages à tabac, enlèvements, actes d’intimidation ciblés et quelques cas de harcèlement sexuel. Ces actes sont pour la plupart perpétrés par des groupes antigouvernementaux bien organisés et bien armés dans l’est.

La Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Navi Pillay a exhorté tous les dirigeants politiques ukrainiens à éviter toute action qui pourrait davantage envenimer la situation.

Personnes disparues

Le rapport met en lumière le cas de nombreuses personnes disparues. Il cite le cas de 83 personnes dont on est sans nouvelle depuis des événements liés aux manifestations initiales de Maïdan à Kiev.

L'ONU évoque également une augmentation inquiétante des enlèvements et détentions illégales de journalistes, militants, hommes politiques locaux, représentants d’organisations internationales et de militaires dans l’est de l'Ukraine. Bien que certains aient été ultérieurement relâchés, les dépouilles de nombreux autres ont été jetées dans des rivières et d’autres zones.

Le problème est particulièrement marqué dans et autour de la ville de Slaviansk, dans la région de Donetsk, où un groupe baptisé l’unité d’autodéfense de Slaviansk est largement impliqué, selon l'ONU.

Mesures contre les Tatars

Le rapport évoque d’autres développements alarmants autour de la question de la citoyenneté, suite à l’accord entre la Russie et les autorités de Crimée. Des personnes qui n’ont pas demandé la citoyenneté avant la date butoir du 18 avril font l’objet de harcèlement et d’intimidation.

Quant aux Tatars de Crimée, ils sont confrontés à de nombreux problèmes, parmi lesquels la liberté de mouvement de leurs responsables et des cas de harcèlement physique.

De son côté, le président russe Vladimir Poutine a dénoncé vendredi l'instrumentalisation de la question des Tatars de Crimée, promettant un soutien financier de Moscou à la communauté à la veille de la commémoration des 70 ans de sa déportation par Staline.

L'armée humiliée

Sur le terrain, les affrontements entre l'armée ukrainienne et les séparatistes armés se multiplient dans l'est près d'un mois après le lancement d'une opération militaire qui visait à rétablir le contrôle de Kiev sur les régions sécessionnistes. L'opération constitue un échec pour Kiev.

Dernière preuve de l'impuissance de Kiev: des hommes armés ont pris sans faire usage de la force le contrôle du quartier général de la Garde nationale, les forces spéciales du ministère de l'Intérieur, de Donetsk.

"L'opération (lancée il y a un mois, ndlr.) s'est révélée inefficace car les forces ukrainiennes n'y étaient pas préparées", analyse un expert militaire. Aujourd'hui, les régions de Donetsk et Lougansk échappent encore plus au contrôle de Kiev qu'il y a un mois. Les pro-russes ont pris le pouvoir dans la plupart des villes et contrôlent en bonne partie ces territoires, à l'exception notable des postes-frontières avec la Russie et des bases militaires.

Dès le début de "l'opération antiterroriste", les forces loyalistes ont montré qu'elles n'étaient pas en mesure de combattre efficacement les insurgés: plusieurs hélicoptères de l'armée ont été abattus et des blindés légers et des chars lourds ont été capturés par les rebelles, après avoir été arrêtés dans un village par une foule hostile. Des images humiliantes pour l'armée ukrainienne.

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