Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Ukraine: Didier Burkhalter à Moscou pour rencontrer Poutine

Président de la Confédération et surtout de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), Didier Burkhalter sera demain mercredi à Moscou pour y rencontrer le président russe Vladimir Poutine. La crise en Ukraine sera bien évidemment au centre des discussions.

06 mai 2014, 14:27
Le président de la Confédération vit un mandat de président de l'OSCE surchargé. Mercredi, il s'envole pour Moscou.

Didier Burkhalter se rend mercredi à Moscou pour discuter de la crise ukrainienne avec le président russe Vladimir Poutine. Le président de la Confédération va effectuer une des visites les plus importantes de son mandat à la tête de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Bien que l'influence de l'OSCE soit limitée, le Neuchâtelois a le profil pour être considéré par le Kremlin comme un émissaire de paix. Le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) est un homme conciliant, estimé pour sa retenue. "Les contacts humains influencent au moins 60% des décisions politiques", a-t-il d'ailleurs relevé Didier Burkhalter dans un récent entretien.

Le président de la Confédération avait décidé avant même la crise en Ukraine de redonner plus de relief à l'OSCE durant son année de présidence. Les tensions en Ukraine ont propulsé le Neuchâtelois et l'organisation sous les feux de la rampe. L'importance du rôle joué par l'OSCE entre Moscou et Kiev reste toutefois difficile à mesurer.

Le dialogue reste une option

Le professeur de sciences politiques à l'Université de Bâle Laurent Goetschel place des espoirs dans la rencontre qui se déroulera mercredi à Moscou. "Le dialogue est encore une option", estime l'expert dans un entretien paru mardi dans le "Tages-Anzeiger" et le "Bund".

L'OSCE est toujours perçue en Ukraine comme l'organisation la plus neutre, davantage que l'Union européenne et l'OTAN, indique l'universitaire. "Une part de ce mérite en revient à la Suisse et à sa présidence" de l'organisation, souligne M. Goetschel.

Selon le chercheur, Didier Burkhalter doit plaider mercredi pour que les intentions de Vladimir Poutine restent en accord avec le droit international et les normes de l'OSCE. Il est difficile d'obtenir des concessions de la part d'un si grand pays, poursuit M. Goetschel. "Je pars du principe que la sagesse l'emportera".

"Haute politique"

Les enjeux sont importants pour la Russie, souligne le chercheur. Chaque région ukrainienne qui n'était pas fortement pro-russe avant le conflit va devenir très antirusse au terme des affrontements, alors que la Russie n'a pas intérêt à ce que l'Ukraine se désagrège. La rencontre entre MM. Burkhalter et Poutine est aussi nécessaire pour alléger les dialogues nationaux en Ukraine.

L'espoir d'une deuxième conférence de Genève doit également être mise en rapport avec la présidence suisse de l'OSCE et ses offices, estime l'expert. Ces temps, la Suisse fait partie des protagonistes "de la haute politique". "Quant à savoir si cela va porter ses fruits ou non, c'est une autre question".

Personne ne peut en effet savoir jusqu'où ira le président russe. Pour l'heure, il retire des bénéfices disproportionnés sous la forme d'un prestige alors qu'il a sous son contrôle les coûts de sa politique étrangère, analyse l'universitaire. Le rapport entre les deux plateaux de la balance va s'inverser. "J'espère que ce moment va bientôt arriver", souligne l'expert.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias